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Caliban O'Brien
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MessageSujet: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptySam 20 Mar - 5:11

Je n’ai aucune envie de me lever, aujourd’hui. Samedi, la journée de révision par excellence, où le temps à somnoler dans les amphithéâtres est remplacé par l’étude pure et simple de mes bouquins bien trop épais à mon goût. Je n’ai pas pris les études à facilité, j’en suis conscient, mais je suis néanmoins résolu à réussir, devenir un médecin digne de ce nom et cesser mes petites activités illicites. Aider ces gens à traverser leurs problèmes au lieu de les y noyer. Je suis trafiquant de drogues, je le fais uniquement pour l’argent, me fichant bien des existences que je détruis. Cela me donne l’impression d’être dépourvu de la moindre once d’humanité, un comble pour un futur médecin. Mon trafic m’aurait-il changé à ce point, ou ai-je toujours été aussi immoral ? Je regarde le plafond sans le voir, ressassant mes interrogations qui ne trouveront de toute façon pas de réponse. Il est midi, je ne me suis toujours pas levé, je préfère largement flemmarder dans mon lit au matelas bien trop inconfortable. Mon colocataire est parti depuis longtemps déjà, marchant sur la pointe des pieds pour ne pas me réveiller. Je suis resté là, étendu sur le dos, à caresser de mes yeux courbes et irrégularités du plafond, tic-tac de mon réveil me rappelant vaguement la notion du temps qui passe. Je n’ai pas la force de me lever, pas l’envie, je n’ai au creux du ventre que le désir de me recroqueviller sur moi-même et fermer les yeux. Bouge-toi. Fais quelque chose. La torpeur me gagne, une sonnerie de portable m’en tire.

Je me redresse lentement, la vue encore embrumée, avant de me saisir de mon Gsm pour y lire le nouveau message. Il me faut quelques secondes pour en saisir le sens, sourcils froncés. Taylor Greene, besoin pressant de drogue. Je soupire, lui envoie un texto avec l’heure et le lieu de rendez-vous avant d’effacer le message de la mémoire de mon portable. On est jamais trop prudent. Je fais tout pour que personne ne sache quelles activités je mène dans le noir, il ne faudrait pas qu’un stupide sms vienne tout briser. Je fais excessivement attention à ce genre de chose, distillant les informations à mon sujet avec parcimonie. Si mes clients connaissent mon numéro de portable – ou plutôt un de mes numéros – ils ne sauront jamais mon nom de famille, et même mon prénom leur est parfois inconnu. Taylor, elle, est une cliente régulière – trop, peut-être – et je sens qu’elle va me faire accumuler les erreurs. Première erreur, lui donner mon véritable prénom. Deuxième erreur, répondre présent bien trop rapidement lorsqu’elle a besoin d’une dose. Et troisième erreur, commencer à me sentir mal à l’aise lorsque je lui fournis les produits qui la détruisent. Je ne devrais pas, elle est une cliente comme une autre, mais la nausée me prend à la gorge chaque fois que je vois son visage ravagé par le manque. Il faut qu’elle arrête, je n’ai en aucun cas le pouvoir de l’aider, bien au contraire. Je ne dois pas y penser. Elle me rapporte de l’argent, et c’est tout.
Je secoue mon visage pour chasser ces pensées, fais quelques pas dans la pièce et me rince le visage à l’eau glacée. Mes yeux sont inévitablement attirés par mon reflet, j’esquisse un sourire. Qui pourrait croire que ce garçon n’est pas qu’un sympathique étudiant ? Le sourire se transforme en grimace, je m’habille en vitesse et quitte la pièce.

J’ai donné rendez-vous à Taylor le soir, il faut que je m’occupe jusque-là. La drogue est prête depuis longtemps, j’ai mes réserves planquées dans mon logement universitaire, d’un peu de tout. Choses volées, achetées, ou créées par mon propre cru, drogues douces ou dures à la dangerosité plus ou moins élevée. Synthétiser certaines drogues est d’une facilité déconcertante, on trouve des recettes un peu partout sur Internet. Et quand on est étudiant dans une faculté scientifique, rien ne semble impossible. Cela fait quatre ans déjà que j’agis sans qu’on ne m’aie jamais attrapé, je n’ai absolument aucune peur pour la suite. Ma méthode marche bien, mon colocataire avale mes bobards sans rechigner et ne pose pas de question, l’argent s’accumule avant de disparaître trop vite à mon goût. Payer le loyer de la maison parentale où l’on ne met jamais les pieds, ainsi que ses cours universitaires coûte cher.
Alors, que faire ? Rendre visite à des amis quelconques et passer le temps à rire innocemment, ou bûcher mon anat-physio ? Je balance un instant entre les deux, finis par choisir la voie de la sagesse. Si je prends tous ces risques, ce n’est certainement pas pour doubler mon année. Alors, direction la bibliothèque pour jouer l’étudiant modèle. Le temps file à une vitesse effarante lorsqu’on a le nez plongé dans ses livres, je le relève à peine qu’il fait déjà nuit. Rapide coup d’œil sur ma montre pour m’assurer de ne pas être en retard, je passe par mon appartement pour me changer avant de prendre la direction du lieu de rendez-vous : le Sugar.

Je pénètre à peine dans le bâtiment que les basses me vrillent déjà les tympans. Le sol vibre, les spots aveuglent, les gens se frôlent de bien trop près. On s’habitue à tout, même à ça. Je regarde la foule de danseurs un instant, me demandant si certains de mes amis sont là, avant de me diriger vers le bar et de commander un gin tonic. On pourra dire ce qu’on veut, ce genre d’endroit est parfait pour les transactions douteuses. Déjà, parce que l’obscurité et le bruit nous protège, ainsi que la foule bien trop occupée à boire, danser, ou tenter de communiquer en hurlant pour couvrir le bruit de la musique. Ensuite, parce que les boîtes de nuit sont le lieu préféré des dealers en tout genre, distribuant amphétamines à tout va à ces imbéciles qui se flinguent la santé pour ne pas ressentir les effets de la fatigue. Je les repère avec une facilité déconcertante, les clubbers aussi, certainement. En voir est devenu banal, je présume.
Gorgée brûlante d’alcool, nouveau coup d’œil sur ma montre. Elle est en retard. De peu, cependant. On s’assoit à mes côtés, je n’ai même pas à tourner la tête pour deviner qu’il s’agit de ma cliente du jour. Je ne lui jette d’ailleurs pas le moindre regard, préférant braquer mes yeux sur mon verre, n’ayant aucune envie d’apercevoir son visage où les marques de la drogue ne s’affichent que trop bien.

« - L’argent d’abord. »

Voix sèche qui arrive à couvrir tant bien que mal la musique. Je n’ai pas à me montrer sympathique ou m’apitoyer sur son sort. Je lui donne son héroïne, et elle mon argent, ça s’arrête là.

« - Et j’espère que tu as de quoi payer, je ne suis pas d’humeur à te faire crédit. »
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 20:59

Mes gestes deviennent maladroits, je tremble comme si je faisais une chute de tension. Vite il faut que je prenne quelque chose avant de péter les plombs. Je sors vite fait une joins roulé d'avance, j'en allume l'extrémité et je tire longuement dessus dans l'espoir que cette tension que je ressens va disparaître. Je tire, je tire mais c'est toujours là, un mal être dont je n'arrive pas à me débarrasser malgré mes nombreux joins, mes pilules cachées au fond de mon sac, la poudre blanche prête à être utilisée. Non rien ne me soulage plus que l'héroïne, cette injection qui agit comme un feu dans mes veines et qui m'expulse dans un monde si beau que j'en souris pendant des heures. Pendant quelques mini secondes, j'ai eu un air heureux en pensant à cette drogue si magnifique mais rapidement la joie est remplacée par l'exaspération. Je n'ai rien ! Je vis au jour le jour grâce à mes tableaux que Brad m'achète et l'argent je dois en garder pour mon appartement, ma nourriture, mes vêtements et plus que tout mes doses.
Je n'ai pas encore eu droit à ma petite piqure aujourd'hui, j'en ai besoin, je peux pas vivre sans ! Je cours fouiller dans mes cachettes, l'une dans un pot de fleur, rien. L'autre dans un carton sous mon lit, rien. La dernière derrière un meuble, rien. Ma réserve d'héroïne est vidée. Je ne m'en suis même pas rendue compte. Que vais-je faire ?! Je saisis brutalement mon sac et en ressors un petit sachet où se trouve dix petits pilules oranges. Douce ecstasy... Mais au fond, je sais quel sera loin du but de me satisfaire. J'en prends deux avec une gorgée d'une bouteille d'alcool à portée de main. J'attends les effets avec impatience, espérant qu'ils soulageront ma souffrance. En attendant je file prendre mon portable qui rechargeait sur ma table de nuit, j'arrache le câble du chargeur et j'écris un nouveau message : "Faut qu'on se voit maintenant"
Bref message adressé à Caliban, mon dealer. Je sais qu'il en comprendra parfaitement le sens, après tout c'est son gagne pain. J'espère qu'il ne fera pas d'histoires, ces derniers temps il a été un peu réticent à me vendre de la drogue, ou alors était-ce juste une illusion ? En tout cas si il me lâche, je serais seule comme je ne l'ai jamais été. La drogue c'est mon amie, ma compagne, elle remplace tous les hommes qui n'ont jamais pu me satisfaire, elle au moins ne me trahira et ne me mentira jamais !
Je vais faire un tour dans la salle de bain, de grandes cernes sous mes yeux, mes pommettes légèrement creusées. Non ce n'est pas vrai, il n'y à rien. Je saisis ma trousse de maquillage et me refait une petite beauté en tentant de camoufler les conséquences d'une prise régulière de drogues fortes. Je passe une main dans les cheveux, remontant mes bouclettes. Ensuite je prends les dollars que Brad m'a donné tout à l'heure en échange de mon nouveau tableau, quel bonheur lorsqu'il m'a tendu ces billets. Lorsque j'ai vu ces papiers verts, j'ai vu également Cal me tendre ma dose.

Je sors de la pièce, saisis mon sac en cuir noir, pas besoin de veste il fait bien assez chaud ainsi. En cinq minutes je suis dans la rue, ma marche est précipitée, il est temps que je vois Cal.
Je marche tandis que l'ecstasy agit, je sais que je dois être repérable avec mes pupilles dilatées, je sens l'effet excitant agir. Soudainement je me sens plus forte, toute coquine dans mon jeans moulant et ma tunique noire qui mettent en valeur mes formes avantageuses. Je me sens exaltante à la seule pensée que dans quelques minutes Cal sera en face de moi, prêt à me donner la seule chose capable de me soulager.
Je vois l'Insomnia Night Club devant moi, un sourire s'étale sur mon visage tandis que je fais mon entrée dans la boîte. Encore quelques minutes... Quelques minuscules minutes. La salle est plongée dans le pénombre, je me sens chez moi. Les gens dansent les uns contre les autres, certains hommes me jettent des œillades, appréciant le décolleté de ma tunique foncée. Je m'élance à travers la piste, me dirigeant vers le bar. Ma démarche est dansante, j'ai de hauts talons mais à vingt ans, j'ai appris à gérer mon équilibre. Mon cœur bat la chamade, sous l'effet de la pilule, j'ai l'impression qu'il est en accord avec le rythme de la musique. Malgré ce bonheur, je ressens toujours cette douleur, je suis en manque.
Je le vois assis au bar, un verre à la main, il m'attend. Je m'approche à pas dansants vers lui et je m'assieds sur une des chaises hautes. Ces premières paroles sont sèches. Un peu déçue de cet accueil si chaleureux, ce n'est pourtant pas important. Ce n'est pas pour lui que je suis venue mais pour ce qu'il apporte. Je saisis mon sac, prends quelques billets.

- Pas besoin de crédit, j'ai l'argent aujourd'hui !

Je suis fière de moi, cette fois-ci je ne suis pas en risque de ne pas avoir ma dose. Cal m'a souvent fait des crédits mais maintenant j'ai l'argent et je suis sûre que j'aurais ce que je veux. Je lui tends les billets, un grand sourire aux lèvres révélant des dents éclatantes.

- S'il te plaît !

Mon enthousiasme est du à la suite des événements. Ça y est ! Le plus beau moment de ma journée...
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 21:11

Je sens sa fébrilité, son excitation malsaine de voir bientôt son désir assouvi. Elle dégage le même parfum que tous ces drogués en manque et sur le point de sombrer à nouveau. Je la connais, cette fièvre, cette envie, ce besoin. Je l’ai vue de trop nombreuses fois, transformant tous ces visages si différents en une même figure aussi belle qu’effrayante. Je sais que sa pulsation cardiaque ne fait qu’accélérer crescendo, que son ventre la brûle et son corps tout entier tremble de sa fébrilité et de la sueur froide qui coule le long de son échine. Presque plus agréable que la prise de stupéfiants elle-même : le moment précis où l’on sent qu’ils seront bientôt entre nos mains. Je n’imagine que trop bien la symphonie d’ivresse qui la berce, n’ose pas la regarder en face de peur de lui jeter un regard empli de dégoût et de rage. Je n’arrive plus à supporter quand ses traits sont ainsi altérés, lorsque son plaisir à se détruire est aussi apparent. Merde. Reprends-toi.
Nouvelle gorgée de gin, je ferme les yeux quelques secondes à peine avant de me forcer à la regarder, la vrillant d’un regard que j’espère neutre. Les lumières dansent sur la peau, je n’ai pas besoin d’un examen poussé pour me rendre compte qu’elle est déjà défoncée. Je grince des dents, cache à peine mon agacement. De toute façon, elle est à un tel point obnubilée par son héroïne qu’elle ne doit certainement pas prêter la moindre attention à mes expressions. Je sens les regards vers elle, et ce n’est pas à cause de ses pupilles dilatées. Sentiment de puissance de sa part, pas uniquement dû à la dogue : elle est belle, et elle le sait. Je fronce les sourcils, jette des regards noirs à ceux qui la reluquent, et par conséquent moi aussi. Je n’ai pas besoin qu’une bande de dragueurs à moitié saouls viennent gêner ma transaction. Celle-là, qu’on en parle, d’ailleurs. Je me saisir des billets sans plus de cérémonie, les compte rapidement. Et je ne peux empêcher un sourire mauvais de se dessiner sur mes lèvres.

« - Tu penses vraiment que ce sera suffisant ? Nous sommes en crise, les prix montent. »

Je fais tout pour briser son sourire agaçant, le ton de ma voix tranchant et amer. Ce n’est qu’à moitié vrai, bien sûr : si certains trafiquants font effectivement monter les prix, ce n’est pas avec une héroïne maison dont la moitié des ingrédients sont volés aux laboratoires de l’université que ce fera une quelconque différence pour moi. Je suis un des rares à vendre une qualité pareille pour un prix aussi dérisoire, une aubaine pour certains. Et ce petit marché me rapporte assez que pour ne rouler aucun de mes clients. Je méprise encore plus ceux qui profitent du manque d’une personne pour lui faire cracher tous ses euros que les drogués eux-mêmes. Je ne sais même pas pourquoi je fais ce coup-là à Taylor. Mais maintenant que je suis engagé dans cette voie, je ne peux pas reculer.
Je tiens toujours les billets en main, hésitant à les ranger, me rapprochant de la jeune femme pour qu’elle puisse m’entendre parler sans que je ne sois obligé de crier. Mon souffle dans son oreille, les mots sortent avec une rapidité que je ne peux contrôler.

« - C’est à toi de voir. Ou tu m’en donnes plus, ou tu peux toujours aller voir ailleurs, un dealer qui n’hésitera pas à profiter de toi, ou encore un de ces débutants qui coupent leur came avec tout et n’importe quoi. Mais tu sais aussi bien que moi que j’ai la meilleure. Alors, fais ton choix : le mauvais trip à moindre prix, ou le pays des merveilles pour trente billets de plus. »

Je reste un instant penché vers elle, avant de me détacher, me redressant sur mon siège et saisissant à nouveau mon verre bientôt vide. Je fixe Taylor, incroyablement calme malgré le sang qui bout dans mes veines, attendant sa réaction, essayant d’en imaginer toutes les variantes. Si elle a encore de l’argent sur elle, je ne doute pas qu’elle me le donnera. Sinon, je n’ose même pas imager ce qu’elle pourrait faire. Son enthousiasme en sera affecté, j’en suis sûr, et peut-être même que la colère pointera le bout de son nez. Elle a pris du speed avant de venir, quelqu’un comme moi n’a aucun mal à le deviner, mais je sais aussi que cela ne lui suffit pas. Elle ne jure que par l’héroïne. Le petit paquet de poudre blanche est bien planqué dans le revers de ma veste, je le sens s’appuyer contre mon cœur. Je ne sais pas comment elle réagira : va-t-elle me mettre une gifle, faire un scandale, me supplier ? Je ne suis pas du genre à refuser sa dose à un drogué, encore moins lorsqu’il s’agit d’un client régulier. Je la fais attendre, je joue avec ses nerfs, je suis cruel. Quelqu’un en manque n’est pas à irriter. Je les ai déjà vus pleurer, crier, s’arracher la peau et l’âme, je ne souhaiterais ça à personne, même à mon pire ennemi. Alors, à quoi je joue, là ?
Je sais très bien que je finirai par donner à Taylor ce qu’elle désire, quelques petites réticences de ma part n’y changeront certainement rien. Elle en a besoin, elle fera tout pour l’avoir, et surtout, je n’ai rien à y redire. Nous ne sommes même pas amis, elle n’est qu’une cliente. Elle finira de toute façon sa soirée à chauffer sa dose avant de se l’injecter dans les veines, je ne vois pas pourquoi je voudrais l’en empêcher. Je vais juste réussir à me faire détester et perdre une de mes plus fidèles clientes.

Soupir agacé, je vide mon verre d’un trait avant d’en commander un autre. Il m’en faudrait plus que ça pour être ivre, bien sûr, j’ai développé une certaine résistance à l’alcool. Je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir faire lorsqu’elle partira pour se plonger dans son addiction, préfère ne pas y penser. Restons au moment présent, voyons déjà comment la jeune femme pourra bien réagir à mes propos plus que désagréables.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 21:13

Je suis dans l'attente, je l'observe. Je vois que des expressions différentes défilent sur son visage mais je n'y prête guère attention. J'attends ce que je désire actuellement le plus au monde. Mais en cet instant précis où je vois Cal prendre bien son temps, un air agacé parvient sur mon visage. Mais que fait-il ? Il le fait exprès ou quoi ? La joie, l'excitation, tout cela s'envole en un clin d'œil. La nervosité m'atteint car soudainement je prends conscience que tout ne se passe pas comme prévu. Logiquement, je donne l'argent et ensuite l'héroïne se retrouve entre mes mains, je peux en faire ce que je désire. Mais cette fois-ci, l'argent part mais rien en retour... Je regarde mon dealer avec un sourcil haussé, je ne sais que faire. Par ici mon sac ! Hop il se retrouve sur mes genoux, je l'ouvre, je constate que j'ai encore quelques billets sur moi, heureusement que j'ai vendu mon tableau, sans cela la soirée aurait été pauvre. Je prends une billet et je fais une signe vers le barman. Pourquoi est-ce que j'agis ainsi ? Parce qu'il le faut. Détourner mon attention de ce but si essentiel et qui me parait si vital. J'ai des frissons tout le long du corps tellement je crains de ne pas avoir ma dose.

- Une vodka rouge !

Petit signe de tête affirmatif du barman, qui d'ailleurs n'est pas mal. Je ne peux m'empêcher de jeter une œillade à Cal. Lui non plus n'est pas mal, pas mal du tout. C'est là que je me rends compte que je ne m'étais jamais faites cette remarque, tellement obnubilée par ce qu'il me fournissait. Je retourne à ma préoccupation. Un petit verre remplis de glaçons et d'un liquide rougeâtre se retrouve devant moi. Je paye le serveur, range mon sac et bois un grand gorgée. Le liquide me fait du bien, il me calme pendant quelques minutes.
Je me tourne à nouveau vers mon interlocuteur, je sens doucement la colère m'envahir. Et si Cal refusait de me donner de l'héroïne ? Je ne pouvais concevoir ma vie sans elle. Ayez pitié de moi, je n'ai que ca pour moi, rien d'autre, pas de véritables amis, pas de petits amis, plus de contacts avec mes parents, ... Alors je vous en prie, ne me retirez pas ce qu'il me reste de plus beau.
Je me sentais mal, ma tension avait du descendre en-dessous de huit, ce n'est pas possible. Ma tête tourne, je sens la nausée qui me monte à la gorge, j'ai peur et je suis en manque.
Cal feuillette les billets et me lance un sourire qui ne me dit rien qui vague. Puis les paroles jaillissent et j'ai l'impression de tomber de dix étages. Mon expression reste neutre, je ne veux rien laisser transparaître. Quoi ?! Trente billets de plus ? Déjà que c'était la galère à la normale alors si en plus il fait monter les prix... J'ai la poise. En même temps je ne comprenais pas son attitude, jamais il n'avait été ainsi avec moi. Généralement il était généreux mais là... Je me sentais perdue. Sans ma drogue, je vis pas. Je le regarde, les larmes aux yeux, je me penche vers lui.

- Cal, je t'en prie, si tu ne me donnes pas, je sais pas ce que je vais devenir ! Sans ca je suis rien moi ! Je t'en supplie !

Je faillis agripper son genou mais je me retins de justesse, comprenant que cette attitude serait honteuse. Pourtant ce n'était pas l'envie qui manquait.

- Si je te paye plus, je n'ai plus rien. Je n'ai pas assez d'argent, je pourrais pas vivre avec une si petite somme...

Je disais la vérité. Mes économies étaient médiocres et si je donnais trente billets de plus à mon dealer, je n'aurais pas assez pour mes dépenses restantes du mois. A moins de ne faire un nouveau tableau mais ca prend du temps. De plus la peinture coute chère et les toiles aussi. Je retourne mon regard vers mon interlocuteur, mes yeux sont suppliants. Mes mains se mettent à trembler. Rien ne s'est passé comme prévu.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 21:20

Je m’y attendais, tellement. L’angoisse gagne ses traits, elle tente de calmer sa peur avec un soupçon d’alcool. Nous savons tous deux que c’est totalement inutile, malheureusement. Bientôt, le tremblement de ses mains, le feu dans son estomac, et la nausée seront tels qu’elle ne pourra plus le supporter. La peur panique de ne pouvoir avoir sa dose, son petit moment de rêve malsain. J’ai envie de partir, rien que pour lui faire les pieds, l’enfoncer encore plus qu’en lui donnant ce qu’elle désire, la laisser en plan avec sa nervosité et sa frustration. Qu’elle pleure et s’arrache les cheveux. Oui, je pourrais, ce serait tellement aisé. Quitter mon siège, fendre la foule, l’abandonner. Et la tentation est forte. Je penche un instant pour cette éventualité, ses supplications me tirent de mes pensées. Elle est larmoyante, effrayée de ne pas recevoir ce qu’elle désire et de ne pas pouvoir faire grand-chose pour. « Sans ça, je ne suis rien ». Ça pourrait presque me faire sourire. Je m’éloigne, je n’ai aucune envie d’entendre sa voix tremblante et désespérée. Son plaidoyer est ridicule, je m’enfonce encore plus dans une colère incompréhensible. Bon sang, mais qu’est ce que je fous ?
Je ne dois pas continuer là-dedans. Je n’ai pas à soudain refuser de fournir des clients, les torturer pour leur faire sentir que j’ai horreur qu’ils se détruisent à coup de piqûres, jouer avec leurs nerfs, comme si cela m’apportait le moindre plaisir. Aucune joie ne vient me caresser, juste un goût amer au fond de ma gorge. Je me sens étouffer dans cette boîte, j’ai l’envie soudaine de prendre l’air, tout lâcher. Oui… Lâcher prise. Toute cette histoire ne sert strictement à rien, je sais bien que le final sera le même. Alors, autant y arriver le plus rapidement possible.

« - C’est bon, tais-toi, Taylor. Je ne suis pas un enfoiré au point de te dépouiller complètement. »

Non. Je ne suis pas ce genre de garçon, je ne le serais jamais. Je méprise les drogués, mais surtout, je les connais très bien. Je sais que Taylor ne résistera de toute façon pas à l’appel de l’héroïne, qu’elle me donnera tout ce qu’elle a au point de finir à la rue, ou encore ira chercher ailleurs, et pas forcément au meilleur endroit. Dans un sens, je protège mes clients, voyez l’ironie de la situation. Je suis à la fois leur sauveur et celui qui les pousse à se détruire. Ça pourrait me faire sourire, si seulement ce n’était pas aussi dramatique. Il faut que je me détache de tout ça, que je continue comme auparavant. Je ne sais pas ce qui a bien pu me prendre ce soir, pourquoi j’ai soudain refusé de me conformer à mon rôle de trafiquant de drogue sans rechigner. En fait, je n’ai pas envie de savoir. Ou du moins, je sens qu’il ne vaut mieux pas, si je veux continuer à gagner mes billets comme je le fais depuis presque quatre ans.
Soupir, je lance un regard compatissant à la jeune femme à mes côtés. Son calvaire va prendre fin. Pour quelques heures, du moins, avant de recommencer de plus belle. Pauvre gamine. Je prends le petit paquet logé dans l’intérieur de ma veste, poudre blanche qui fait perdre la tête à tant de monde. Un bijou. Mon poing est fermé de telle sorte que personne ne puisse voir ce qu’il tient, je me saisis grâce à l’autre main du poignet de ma cliente, trop violemment, sans doute. Et je glisse le paquet dans sa main, échange sous la table. Finalement, je retourne à mon verre, me désintéressant de son cas. Toute la tension semble m’avoir quitté, la colère a laissé place à la lassitude. J’arrive néanmoins à prendre un ton mordant.

« - Profite bien. »

Je ne sais pas trop ce qu’elle va faire, mais je me doute néanmoins qu’elle va s’enfuir à toutes jambes pour combler au plus vite son manque. Peut-être s’enfermera-t-elle chez elle, ou encore prendra-t-elle place dans les toilettes, trop empressée que pour supporter le chemin jusqu’à son apparemment. Oui, peut-être que tous les héroïnomanes se promènent avec coupole de fer et briquet pour diluer la drogue, seringue pour se l’enfoncer dans les veines. Elle va connaître un des moments les plus merveilleux de sa vie au-dessus d’une chasse d’eau, se fera ensuite une ligne de cocaïne sur le pot pour pouvoir profiter du reste de sa soirée sans la moindre baisse de fatigue. Il y a de quoi jouer de cynisme. Mais, en vérité, je ne sais pas vraiment comment ça se passe, je ne désire pas connaître ce qu’il arrive après la transaction, même si j’en ai sans doute une idée trop réaliste.
J’hésite à jeter un coup d’œil vers la droite, Taylor est sans doute partie, laissant la chaise vacante. Je finis mon verre, sors mon portable. Mieux vaut passer à autre chose, oublier que j’ai perdu la tête quelques minutes, ou oublier tout court. Je n’ai qu’à envoyer quelques messages, et je saurai instantanément où se trouvent mes amis, pour les rejoindre, rire et m’enivrer. Bref, faire ce que font tous les universitaires un samedi soir. Sans doute sont-ils même dans cette boîte de nuit, il me suffirait de me retourner et observer quelques minutes ceux qui se pavanent sur la piste de danse. Ou je peux tout aussi bien me débrouiller tout seul.

Je pose un billet sur le comptoir, me lève et me dirige vers la foule, sans vraiment savoir ce que j’ai envie de faire. Je ne suis pas particulièrement un fan de danse, surtout sur une musique pareille. J’ai toujours considéré que sortir en boîte ne servait qu’à boire un peu trop, passer une after entre amis, ou encore flirter avec de totales inconnues. Les décibels n’arrivent pas à faire taire mes pensées, je réfléchis trop et suis incapable de lâcher prise. Je vois une jeune femme placer une pilule sous sa langue, pense irrémédiablement à Taylor qui doit être planquée dans les toilettes, avec d’autres droguées ou demoiselles se refaisant une beauté. Le son est trop fort, les gens se crient dans les oreilles tout en ondulant, collés les uns aux autres. Une blonde m’approche, je lui tourne le dos. J’ai envie de rire. Il y a des soirs, comme ça, ou plus rien ne semble aller. Arrête de t’acharner, va dormir. Demain, tout sera de toute façon oublié, remplacé par un affreux mal de crâne. Alors, mes pas me mènent vers la sortie.
Décidément, ces boîtes de nuit, trop de bruit, trop de décolletés, trop de crystal meth. Je préfère nettement lever le nez sur la voûte étoilée. À croire que je deviens fou. Ou le seul être sensé dans un monde dégénéré.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 21:22

Dès qu'il se résigna, je sentis une explosion au creux de mon ventre. Le sourire revient sur mes lèvres, balayant ma nervosité et mon désespoir. Enfin.. Enfin je vais pouvoir m'évader de ce monde auquel je n'appartiens pas. Car ca a toujours été ainsi depuis mon adolescence...
Ça a commencé avec une cigarette. Mes parents qui voulaient que leur fille unique soit parfaite, c'était déjà une déception d'avoir un enfant fumeur. Ensuite c'est un joins. Cette fois-ci les parents ne sont pas au courant même si ils se rendent bien compte que j'entame une longue descente vers l'enfer ou pour moi, le paradis. Petite pilule d'ecstasy avec un groupe de junkie. La drogue, c'est tellement merveilleux. Mais pour moi ce n'était pas encore assez. J'avais seize ans quand j'ai essayé la cocaïne. Je garde cette tendance pendant un petit temps mais je me décide finalement à atteindre le dernier palier : L'héroïne. Je sais désormais que rien ne pourra mieux me satisfaire qu'elle. Mes parents ont bien vu qu'ils perdaient leur fille, qu'ils ne pouvaient plus rien pour elle malgré leurs nombreux efforts. Mais je suis seule. Ni amis, ni famille, ni amour. Actuellement je n'en ai que faire. Dans mon adolescence, j'ai bien constaté qu'on finissait toujours par être déçu par ceux qui nous entouraient. Alors pourquoi se voiler la face ? L'héroïne est la seule à pouvoir me satisfaire.

A peine la transaction a-t-elle été effectuée que je fonce aux toilettes, l'excitation m'étreignant le ventre. Tout mon matériel est dans mon sac, la poudre me donne l'impression d'être brulante dans le creux de ma main, il est temps que j'aie ma dose. Des filles gloussent devant les miroirs, se remettant un coup de gloss ou un coup de mascara, je leur fais un grand sourire, histoire de partager ma joie. Je fonce dans une toilette et je tourne le verrou. Désormais plus personne ne pourra me déranger. Je m'assieds devant le pot de toilette, je sors tout de mon sac et je me prépare ma seringue, ayant dilué la poudre.
Je m'adosse au mur, tendant mon bras. Je prends ma ceinture et enserre mon membre, je vois mes veines ressortir. Ma seringue est prête, j'inspecte mon avant-bras et pique. Minuscule douleur quand l'outil transperce ma peau. Je m'injecte la drogue puis je laisse tomber la seringue au sol. Ma tête retombe contre le mur froid et je sens le feu liquide qui coule dans mes veines. Je ris doucement tandis que le poison véhicule en moi. Je sens que je dérive peu à peu, pourtant il ne faut pas que je reste dans ces toilettes toute la soirée, il faut que je garde la forme. Comme l'avait pensé Caliban, je pris un autre sachet dans mon sac, ayant rangé le reste. Je prends un cd que j'ai pris dans mon appartement, j'y met la poudre, je me prépare à sniffer un bon coup.

Après cinq minutes, mon sac est rangé, je suis debout. Mes pupilles sont parfaitement dilatées mais je n'en ai que faire, je suis dans un monde parallèle à la réalité. Les couleurs ont plus de vivacité, la musique pulse en moi en même temps que les battements de mon cœur. Je me sens en pleine forme tout en planant totalement. Je déverrouille le cabinet de toilette et sors. D'autres filles sont là, elles me dévisagent tandis que je me jette un coup d'œil dans la glace. Je ressors. Je suis déchaînée, mon corps ondule en accord avec les autres danseurs et danseuses. Je me sens complètement exaltante, j'ai l'impression que tout défile à mes côtés, tout a tellement plus d'intensité. C'est si merveilleux. Je me sens forte, irrésistible, prête à affronter des ouragans. Je ne suis plus la pleurnichante attendant sa dose, je suis Taylor Greene, bien vivante.
Un homme vient se coller a moi, il est séduisant. Il a ce bête sourire de séducteur, il pose une main sur mes hanches et m'entraîne dans une danse sensuelle. Je suis à fond dans la soirée, mon cerveau divague. Ce n'est pas comme si vous étiez bourré, pas de maux de ventre, pas de maux de tête, c'est bien mieux que ca. Vous n'imaginez pas à quel point. Je plane, je vis. L'homme colle sa bouche à mon oreille.

- Ça te dis qu'on aille faire un petit tour ?

Non, je n'en ai pas envie. Je veux continuer mon trip ici. Il m'attrape le poignet, j'ai envie de le repousser mais je n'ai aucune résistance, malgré la cocaïne, je suis entrain de planer, je ne contrôle pas ma démarche. Il me sourit mais moi je perds le contrôle de la situation. Il me tire légèrement, je n'oppose aucune résistance, je n'y arrive pas. La musique continue de bouger en moi mais cette fois-ci mon corps bat à du cent kilomètres à l'heure. Je ne voulais pas suivre ce mec, je voulais rester ici à danser, à continuer ma lente déchéance avant de me retrouver à la case départ d'une vie qui ne vaut pas la peine d'être vécue. L'héroïne et la peinture sont les seules à me raccrocher à la vie.

- Lâche-moi.

Ces deux mots me parurent si faibles. Ma vue n'est plus ordonnée, tous les éléments semblent s'enchaîner si vite. Malgré la situation, je continue d'être heureuse. En cette journée, c'est le seul moment où j'ai du avoir un sourire sincère. C'est bien ca le pire de tout...
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 21:37

Fraîcheur de l’obscurité. Je m’adosse à un mur de la boîte de nuit, sens la pierre vibrer sous mes doigts. Une odeur de cigarette m’assaille, je respire la fumée toxique à pleins poumons. Sans doute la seule drogue à laquelle je touche et ne toucherai jamais, la nicotine. Je plonge ma main dans une poche de ma veste, y tire un paquet de cigarettes à moitié entamé. Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour en allumer une et laisser les cendres envahir mon corps. Top de tension. Je ferme un instant les yeux, ma tête tombe lourdement tandis que des gouttes d’humidité s’accrochent à ma peau. La lassitude m’assaille soudain, j’ai envie de rester là, oublier un instant la situation, ne me concentrer que sur ce qui m’entoure, et non les pensées trop nombreuses qui me font mal au crâne. Je vais finir par devenir dingue. J’en viens à me demander d’où cette folle idée de faire de la drogue mon gagne-pain m’est venue, je ne trouve pas la réponse. J’ai beau en avoir une certaine horreur, ce job d’étudiant me va comme un gant, je ne me vois pas faire autre chose. Un sourire amer pointe sur mon visage, je fume ma cigarette jusqu’au filtre pour renforcer mon dégoût, tâte un instant la liasse de billets qui gonfle ma poche. De quoi acheter deux ou trois bouteilles à ma mère, afin qu’elle arrêter de crier et pleurer le départ de mon père. Elle n’a toujours pas fait son deuil, ou peut-être a-t-elle oublié son visage et jusqu’à son nom, la raison pour laquelle elle pleurait, pour ne garder que la saveur de l’alcool et d’une vie soigneusement détruite par ses soins. Elle s’effondre à la moindre secousse, je n’ose pas la tirer de la léthargie dans laquelle elle se plonge. Alors, je viens la voir toutes les semaines, c’est bien assez pour la maintenir en vie et reconstituer ses stocks de morphine en bouteille. J’essaye de chasser les images de son visage, ouvre les yeux pour m’en gaver d’autres. Inutile de se morfondre, ridicule, même. Je suis loin d’être à plaindre, la compassion devrait plutôt être réservée à mes clients.
La musique tire à sa fin, une autre enchaîne, rythme plus soutenu. Je finis par me redresser et écraser le mégot sous ma semelle, prêt à rentrer. Mes jambes se mettent en marche, mais mon regard est attiré par autre chose : une Taylor accompagnée.

Je pensais qu’elle y resterait plus longtemps, profiter sa dose d’héroïne en dansant, se laisser porter par son ivresse, entourée d’une multitude de personnes, mais, apparemment, elle a trouvé quelqu’un pour la raccompagner chez elle. Haha. Je détourne le regard, reprends finalement ma marche pour passer à côté de la belle comme si elle n’existait pas. Malheureusement pour moi, c’est loin d’être le cas ; je ne peux m’empêcher d’écouter ses dires, aurais sans doute préféré faire comme si je n’avais rien entendu. Ses paroles s’opposent à son sourire. Je m’arrête, trop près du couple, observe un instant son visage. Elle est complètement défoncée, ne contrôle rien, se laisse entraîner par ce type qu’elle ne connaît apparemment pas. Bref, elle est dans de sales draps. Mais cela ne me concerne absolument pas ; je suis trafiquant de drogues, je ne fais pas de l’après-vente. Je n’ai qu’à la laisser se débrouiller toute seule, après tout, c’est entièrement de sa faute. La drogue apporte bien trop d’ennuis en comparaison au plaisir qu’elle peut fournir ; si sa stupidité l’a poussée à rester accrochée à l’héroïne, je n’ai pas à essayer de rattraper ses conneries. Qu’elle se débrouille.
Oui, je suis sûr de moi. Je reprends ma marche, l’ignore, elle, sa détresse. C’est une leçon qu’elle doit recevoir. C’est cruel, mais c’est la vie. Tout est noir, elle s’enfonce vers l’obscurité, je n’ai pas à l’en tirer. Je ne lui dois rien.

Puis, je l’entends à nouveau. Ils sont à la porte du Sugar, mes lèvres se serrent. Bon sang. Je n’imagine que trop bien ce qu’il va arriver à Taylor, je m’étais décidé à la laisser être emportée. Mais une pensée réussit à m’en détourner. À croire que j’ai une quelconque once d’humanité sous ma couche de cruauté, je fais demi-tour, me dirigeant droit vers elle. Ce n’est pas quelque chose que je ferais d’habitude, mais quitte à ce que ce soit la soirée des bizarreries, autant y aller à fond. Je n’ai déjà pas eu un des comportements des plus normal, je continue sur ma lancée.

« - Salut, chérie, je ne t’ai pas trop fait attendre ? »

Voix détendue et chaleureuse, genre « je ne sais pas du tout ce qu’il se passe », je passe un bras autour des épaules de Taylor, lui plante un baiser qui se veut doux sur la joue, avant d’inspecter l’homme qui l’accompagne d’un regard pseudo-étonné. La mise en scène est d’un ridicule consommé, mais elle a le mérite d’être efficace. Les séducteurs de ce genre ne sont pas bien difficiles à faire partir, ils ne recherchent que la facilité. Ce type va sans aucun doute lâcher Taylor et retourner dans la boîte, à la recherche d’une nouvelle jeune femme défoncée qui le suivra sans rechigner jusque dans ses draps. Je suis déjà étonné que la droguée ici présente ai su faire preuve d’un quelconque refus. Sous le filtre de la drogue, tout devrait lui sembler attrayant, apparemment pas. L’homme me jette un dernier regard avant de partir sans un mot, un sourire railleur vient se dessiner sur mes lèvres.

« - On laisse un drogué seul, une minute, et voilà ce qu’il arrive. »

Ton moqueur, mais pas hostile ; une pique, je n’ai pas pu m’en empêcher. Mais je viens de lui sauver la mise, elle peut bien supporter ça. Je l’ai pas lâchée, l’éloigne de la boîte de nuit, sans penser au fait qu’elle doit certainement avoir envie d’y retourner. Le bruit de la musique s’amenuise, je finis par m’arrêter et desserrer mon emprise sur mes épaules. Il faudrait qu’elle rentre chez elle ; moi aussi, d’ailleurs, mais je sais que lui donner ce conseil serait inutile. Alors, aucun mot ne me vient à la bouche. Je ne sais pas vraiment comment je suis censé me comporter, j’ai déjà trop sauté d’humeurs aujourd’hui. Je tente de réprimer un reste de colère, considère Taylor pensivement, avant de soupirer.

« - Je vais me contenter d’un merci. Mais, la prochaine fois, je te ferai payer un supplément. Franchement, Taylor… Comme si la drogue à elle seule ne suffisait pas, on dirait que tu… Laisse tomber. Tu devrais rentrer chez toi. Ou… fais ce que tu veux, je m’en fiche. »

Je butte sur mes mots, n’ai aucune idée de la façon dont je dois me comporter avec elle. Je ne devrais même pas lui parler, tout ça ne va que me mettre en danger, ne m’apporter rien de bon. Je passe une main dans mes cheveux, geste nerveux, avant de finalement tourner les talons. Cela vaut mieux, avant que je ne doive ajouter un nouveau point à la liste d’erreurs commises en présence de Taylor. Quel piètre dealer je fais, parfois.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 22 Mar - 22:33

Je me sens tirée de plus en plus vers la sortie mais bien sûr je n'ai aucun contrôle sur la situation. Je suis comme une marionnette, on peut me manipuler à son aise tant que je suis sous les effets de la drogue. La panique m'atteint tandis que les portes du Sugar approchent dangereusement mais apparemment c'est une soirée pleine de surprises ! Un bras protecteur vient à ma rescousse, un bref bisous sur la joue. Je crois que le dernier bisou que j'ai reçu sur la joue ca venait de ma mère, dans le milieu où je vis maintenant cela se fait rare. Sous les effets de la drogue je me mets à rire tellement que c'est étrange. Mais en fait, qui est-ce ? Je suis là, toute contente d'être sauvée alors que je ne sais même pas si c'est un autre mec qui va vouloir m'emmener dans son lit ou pas ! Je me tourne vers l'homme et même si je plane complètement, je suis sous le choc. Caliban ?! Mon dealer à ma rescousse ? Ah ah ah... Je ris à nouveau en le regardant. Serais-je entrain halluciner ? C'est vrai que ce n'était pas un dealer comme les autres, il m'avait fait souvent crédit et parfois j'avais l'impression qu'il s'en voulait de me vendre sa drogue. Mais en venir au point de la sortir d'une sale affaire ? Cette soirée allait vraiment être marrante.

Malgré la musique, la drogue et l'alcool, j'entends sa question destiné à faire évacuer le mec qui me trainait hors de la boîte. J'aurais voulu réagir et lui faire un signe de tête affirmatif, malheureusement j'en suis incapable. Je souris bêtement et un rire continue de sortir d'entre mes lèvres. Le mec fait demi-tour, on le voit déjà entrain de chercher après une autre victime. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe, je me sens à nouveau entraînée et cette fois-ci c'est bien pour me retrouver dehors. J'entends marmonner Cal mais je ne sais pas ce qu'il dit, je suis toujours dans mon trip.

- Ah ah... Cette soirée est vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, ...

La liste du mot "vraiment" s'allonge jusqu'à ce que...

- ... vraiment trop cool !

Je rigole à nouveau de l'ironie de mes paroles. Cal me laisse aller vers un banc sur lequel je me laisse tomber, le banc protestant dans un grincement. Je souris aux étoiles, dévoilant l'éclat de mes dents à la lune. Cal parle mais sa voix me semble fort lointaine, je le regarde, sous mon nuage de drogues, je vois bien qu'il est nerveux sans en comprendre la raison.
Allongée sur ce bout de boit, je délire complètement.

- Waouuuuh Cal t'as vu comme la lune est ronde ? Y à plein d'étoiles ! Ah ah... On devrait retourner boire un coup, ca te dis ? Hin ? Parce que...

Le lieu me semble trop silencieux. Je tourne la tête, je vois Cal qui s'éloigne.

- Pfff commence à avoir l'habitude d'être seule.

Ce ne serait qu'une personne de plus qui me laissait sur le côté. Je me relève sur mon banc, attrape mon sac, et me cachant la tête dedans afin de me sniffer maladroitement une nouvelle dose de cocaïne. J'ai renversé la moitié à côté du disque, pas grave je ramasserais dans le fond de mon sac demain. Je relève la tête, ferme mon sac et me redresse du banc, mon rire refaisant surface, un couple de riches se retournant sur mon passage.

- Problème les bourges ?

Ils se dépêchent de s'en aller, ce qui redouble la force de mon rire, je chancelle jusqu'à un poteau auquel je me laisse tourner. Comment vais-je faire pour retourner à la soirée maintenant ? J'aurais du suivre le conseil de Caliban en allant jusque chez moi mais pour faire quoi ? Moi je n'ai pas d'amis à rejoindre ni de compagnons juste une bande de drogués dans un quartier mal fréquenté ou alors des inconnus dans les boîtes. Et là, en cet instant je parviens à me dire à quel point je suis pitoyable.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyMar 23 Mar - 22:58

Cette soirée était déjà du n’importe quoi, elle commençait à partir vers du… franchement n’importe quoi. Elle avait pourtant débuté comme toute autre : ma veste de cuir qui craquait sous mes doigts, la mélodie de mes pas contre l’asphalte, mon rendez-vous qui n’allait durer que quelques minutes, histoire d’intoxiquer quelqu’un contre quelques billets. Sauf que rien ne s’était passé comme prévu. J’avais refusé à Taylor sa drogue, avant de finalement la lui abandonner, j’étais sur le point de rentrer chez moi, jusqu’au moment où j’étais allé lui porter secours. Et là, je m’éloignais d’elle tout en voulant faire demi-tour. C’était à croire qu’on passait cette soirée à se croiser, et moi à ériger des bonnes résolutions avant de finalement les contourner. C’était insupportable, à me baffer. Et elle… encore pire. Je ne la supportais pas, sa vue même était capable de me faire bouillir de rage, je revenais cependant à chaque fois pour lui venir en aide. Allez donc comprendre pourquoi. Moi, j'ai abandonné depuis longtemps.

Taylor. Elle est complètement défoncée. Incapable de se contrôler, son rire jaillissant, ses yeux dilatés au possible. Elle a l’air de s’amuser comme une petite folle. Ça en fait un moins une. Moi, j’oscille entre mes doutes et questions, hésite entre mille comportement à adopter, finis par choisir celui du moindre mal, tout en me torturant, me disant que la décision prise ne conviendra de toute façon pas. Elle, elle se laisser porter, luttant bien trop peu, toujours ce sourire digne du poison qui court dans ses veines aux lèvres. Je l’éloigne de la boîte de nuit, elle s’esclaffe, avant de s’effondrer sur un banc. Je la regarde à peine, elle ne m’écoute absolument pas, toujours dans son monde par trop coloré. Ce que je peux mépriser les drogués. Je profite d’eux, ils m’offrent toute leur gratitude, aveuglés par leur addiction. Ils s'y complaisent, se détruisent par la même occasion. C’est tellement risible, tellement pitoyable.
Cette fois-ci, il faut que je parte définitivement, il est de toute façon inutile de rester. Taylor va demeurer sur son banc, à regarder autour d’elle comme si chaque chose était nouvelle et merveilleuse, digne de son attention des heures durant. Elle serait capable d’observer les courbes de sa main pendant vingt minutes, tout en riant et en déblatérant des propos vides de sens, surtout pour elle. Elle cause aux étoiles, je fais demi-tour, dos courbé et mains dans les poches. Je fonce tête baissée pour m’éloigner d’elle au plus vite, me retenir de laisser une colère qui me gagne chaque fois que je vois les effets de la drogue sur son visage. Les effets de ma drogue. Elle m’énerve, elle m’énerve, je vais finir par l’étrangler. Je ne sais même pas pourquoi un tel agacement m’étreint, ce qui a le pouvoir de rajouter encore plus à ma colère. Elle, évidemment, ne se doute de rien, elle aura tout oublié au petit matin. Alors, je préfère fuir.

L’humidité s’accroche à ma peau, mes yeux se plissent à cause de froid. Je me force à penser à mes cours, ne peux m’empêcher de diriger mes pensées vers ma cliente. Je suis certain qu’elle n’aura pas le courage de se lever, ou tout simplement pas l’idée. Elle va passer sa nuit sur un banc, ahurie et hallucinée, sans doute, à moins que quelqu’un ne la ramasse avant. Oh, et puis merde. Inutile d’ériger des barrières, autant faire la première chose qui me vient à l’esprit. Je fais demi-tour, à nouveau, courant presque. Je vais finir cette soirée en beauté, aider une droguée en tentant de garder mes sachets de poudre éloignés d’elle. Je dois être serviable, en fait.
Nouvelle rencontre, ça ne fera que la troisième fois sur une seule nuit. Elle n’est plus affalée sur son banc, semble y avoir préféré un poteau. Je l’observe un court instant, ne faisant rien pour signaler ma présence. Elle ne tient plus sur ses jambes, comme si elle était ivre ; mais elle est malheureusement bien plus que ça. Je soupire, repousse mes interrogations, et m’approche de la jeune femme. Sans prévenir, je l’agrippe à la taille, la forçant à se relever sans ménagement. Rapide coup d’œil. J’aperçois de la poudre sur son nez, n’ai aucun mal à reconnaître la nature de la substance. Reste calme, mon vieux. Je frotte son visage avec ma manche, assez doux malgré tout, réajuste ma prise autour de sa taille pour ne pas qu’elle me glisse des mains. Je ne pense pas qu’elle se débattra, elle est bien trop éméchée pour cela. Son euphorie m’épuise, je commence ma marche sans la lâcher.

« - Ça, ma belle, tu vas me le payer. J’sais pas encore comment, mais je te jure… J’vais confisquer ta poudre, planquer tes pots de peinture, couper ton électricité, te vendre du sucre de canne à la place de ton héroïne pour que tu te fasses des piqûres qui auront au moins le mérite de te remplumer un peu ; ouais, je sais pas encore, mais vraiment, vraiment… »

Je parle tout seul, et j’en ai bien conscience. Je me fiche qu’elle m’écoute ou non, c’est juste un moyen pour décharger ma colère ailleurs que sur sa petite personne. Je m’acharne à me dire que je lui apporte mon aide à contre-cœur, sais cependant que passer mon chemin m’aurait empêché de fermer l’œil de la nuit. J’ai l’impression qu’elle arrive à me suivre sans trébucher, je continue cependant de la tenir fermement pour ne pas qu’elle m’échappe. Mes pieds foulent le sol d’un pas décidé, les rues se succèdent, semblables, succession de bâtiments plongés dans le noir, ce voile d’obscurité recouvrant tout ce qui nous entoure. Nous sommes pratiquement seuls, une voiture passe de temps à autre, m’aveuglant de ses phares et faisant vibrer le pavé sous mes talons. Et je continue à avancer.
Je perds le fil du temps, à grincer des dents et jurer tout bas. Je pense que je suis arrivé dans le quartier où habite Taylor, sans en être totalement sûr, la nuit défigurant un coin où je n’ai déjà pas l’habitude de me rendre. Il faut pourtant que je la ramène chez elle, m'étant désormais impossible de la planter sur place sans éprouver le moindre malaise. Nouveau regard de biais à la jeune femme, je finis par ralentir l’allure, m’arrête finalement pour l’agripper aux épaules et la forcer à me regarder. Vain espoir de capter son attention, je suis sûr que ses pensées dérivent jusqu’à en oublier quelques fois ma présence.

« - Bon, Taylor, ton adresse ? »

Voix claire et tenant d’être neutre. Je sais plus ou moins où elle habite, mais l’obscurité et la fatigue qui me gagne peu à peu n’aident pas. J’espère qu’elle a encore assez de lucidité que pour se souvenir de cette information élémentaire, sinon, je n’aurai plus qu’à m’arracher les cheveux. Ou alors éclater de rire. Après tout, cette soirée est tellement surréaliste, quelques absurdités de plus n’y changeront plus grand-chose.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyMar 23 Mar - 23:41

Mais que se passe-t-il ? J’étais accrochée à ce joli poteau de couleur vert bouteille, je m’accrochais à lui tout en tournant autour de ce dernier et en éclatant de rire sous le ciel de Dublin. Tout était si rigolo à cet instant, c’était à mourir de rire. J’ai même eu l’impression que la lune m’observait, elle m’aveuglait le visage mais c’était si agréable, les étoiles dansaient autour d’elle. Et soudainement, je me retrouve accrochée à un autre poteau. Cependant quelque chose cloche. Je n’ai plus aucune perception des choses, tout se confond dans ma tête. Je sens un contact bien trop agréable pour que ce soit un poteau. Je tente difficilement de comprendre la situation. Le contact est chaud, protecteur même si je ne capte pas ses intentions clairement, je suis bien trop confuse pour comprendre ce genre de choses. Mon corps est légèrement remis sur mes petits pieds avec force, des bras m’entourent la taille m’empêchant de m’effondrer à terre et de délirer une nouvelle fois. Mon visage quitte le ciel pour se tourner vers the man de la soirée. Caliban !

- Ah ah comme on se retrouve !

La situation me paraît hilarante mais lui il n’a pas l’air de trouver cela si drôle. Il a plutôt cet air sérieux de parents quand ils sont dans une situation où il faut prendre les choses en main. Une fois de plus, l’incompréhension me gagne. Mon nez me chatouilla mais cela s’arrêta quand quelque chose vint se frotter sur le bout de mon pif. Je n’ai pas vraiment compris ce que c’était et à vrai dire je cherchais pas à comprendre. Trop complexe de réfléchir. Sans avoir le temps de penser, pour ne pas changer, je me fais emmenée je-ne-sais-où. Je me sens toute excitée, mon cœur résonne à nouveau dans ma tête, il tambourine et moi je continue à m’extasier devant le monde qui s’ouvre devant moi comme si il n’avait jamais été aussi merveilleux qu’en cet instant. J’entends Cal qui marmonne, je ne comprends à nouveau pas le sens de ses paroles. Mes bras sont accrochés à lui, je me laisse quasi porter par ce sauveur. Je ne me sens plus si énergique que cela en réalité, la deuxième prise de cocaïne n’est pas aussi efficace que la première. En fait je m’épuise, je me sens basculer, je me sens planer. Quand Cal me saisit par les épaules et je ne perçois que le mot adresse. Adresse ? La mienne ?

- Oh pfff… Pas chez moi ! Y à plus de… de…

Je dérive, mes paupières me semblent lourdes, mes mains s’agrippent aux bras de Caliban, peut-être que pour une fois je ne me réveillerais pas avec des bleus partout sur le corps à force d’être tombée par terre.

- Alcool et drogue, rien ! Y à plus !

Je parle mais doucement je retombe sur mon dealer sans me rendre compte de la situation. Je suis connue pour être têtue cependant même si ma capacité de compréhension est limitée, je finis tout de même par capter que je ne suis plus apte à aller en soirée et à me shooter.

- Bo… Bow street numéro 45 troisième étage.

Je ne pus m’empêcher de rire en me souvenant que dans cet immeuble pourri, il n’y avait pas d’ascenseur. Ça allait être joli de devoir monter. Heureusement qu’il est là, Cal, faudra que je pense à le remercier. Je me laisse aller contre lui, accordant ma confiance à celui qui me donne de quoi m’expulser au pays des merveilles.
C’est exactement ça, le pays des merveilles ! Je suis comme Alice, je délire complètement, je m’invente mon monde magnifique où je me sens bien heureuse, j’arrive à éviter tous les soucis de ma petite vie aussi insignifiante que pitoyable. Parfois j’ai envie de déverser toutes les larmes de mon corps d’être quelqu’un d’aussi pathétique et seule mais heureusement copine héroïne est là pour me sauver la mise.

- Tu trouves pas que cette soirée est vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, …

Et ça recommence ! Mais au contraire d’il y à quelques minutes, mon ton n’est plus joyeux.

- Nulle à chier.

Une petite vieille passe à côté de nous, elle entend ma petite grossièreté, je vois sur son visage l’air choqué et le signe de tête négatif. Je l’imagine déjà entrain de penser « Oh les jeunes !». Je peux pas m’empêcher d’en placer une.

- Qu’est-ce qu’il y à la vieille ?

Mon attention se détache de la personne âgée, je me retrouve à avoir les yeux qui se ferment. Cocaïne de shit, ça m’apprendra à vouloir en trouver le plus vite possible et de ne pas attendre l’arrivée de Cal. Elle était nulle cette cocaïne, elle ne m’a fait aucun effet au deuxième coup. A cause d’elle, me voilà entrain de m’effondrer dans les bras d’un homme - chose assez rare -.

- Putain de cocaïne.

Il fallait bien l’avouer, la drogue accentue mon côté agressif et grossier. Ca me rappelle le bon vieux temps où mes parents me donnaient mon petit argent de poche et que je le dépensais pour m'acheter une veste en cuir, mes cigarettes Black Devil's et ma petite beuh. Et mes parents qui croyaient que leur petite fille était toute sage, toute gentille, promue à devenir une grande artiste. Certes j'étais consciente de mon énorme potentiel pour la peinture, néanmoins je gâchais ce talent, il ne me servait qu'à avoir ma dose régulière.
Caliban continua à me traîner sans que je proteste. L'héroïne continuait à me laisser planer cependant je commençais à être dans une passe de réflexion. Je pensais à ma vie et je me sentais encore plus pitoyable que il y à quelques minutes. Mon regard croisa mon propre reflet. J'étais belle femme, c'était une évidence, ma mère m'avait donné sa beauté. Pourtant la drogue se mettait à doucement creuser mes joues, des cernes apparaissaient sous mes yeux et mes os semblaient transpercer ma peau. La drogue m'endommageait petit à petit, je savais qu'elle était un poison mais elle était aussi ma seule raison de vivre, la seule chose sur cette terre qui parvenait à me rendre parfaitement heureuse, elle arrivait à le faire comme ne l'avait jamais fait aucun homme.
Je fuis des yeux le reflet, cette image me terrorisait au fond. Néanmoins ce ne serait jamais suffisant pour me faire arrêter l'héroïne.

- Je suis fichue.

Je sais, je sais. Je parle toute seule et je n'ai même plus l'impression qu'à mes côtés Caliban peut m'écouter.
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyDim 11 Avr - 4:14

Ses éclats de rires, trop insouciants et hallucinés, presque insupportables, s’effacent lentement pour laisser place à des paupières lourdes et un regard qui se perd. Les effets de la drogue se dissipent, son énergie la quitte par la même occasion. Elle a du mal à tenir debout, je sens son poids peser de plus en plus sur mes épaules. Les minutes s’égrènent, traînantes au possible, tandis que j’attends sa réponse, me demandant si je dois vraiment espérer une quelconque phrase intelligible de sa part. Mais elle finit par ouvrir la bouche, balbutiements que j’écoute avec attention, sollicitude mêlée à un certain mépris. Plus aucune drogue et mort en bouteille chez elle ? Comme si cela pouvait me faire quelque chose, à part peut-être la vague pensée de lui prévoir un ravitaillement pour les jours à venir. Je ne la dépose pas pour ensuite faire une after, rouler un billet de cinquante et me faire quelques rails ; ce n’est absolument pas dans mes projets. Je ne suis pas un de ces gamins tombés trop tôt dans la cocaïne et qui ne peuvent que vendre pour pouvoir se payer leur prochaine dose, façon de gagner de l’argent sans doute moins humiliante que de nombreuses autres, mais bien plus dangereuse. Je ne dois pas avoir la même conception d’une soirée que ses fréquentations habituelles. Ou ne suis-je simplement pas une fréquentation habituelle. Son dealer, il n’y a pas de quoi se targuer, un fin sourire se dessine malgré tout sur mes lèvres, à la pensée de l’ironie de la situation.
Mais inutile de faire la moindre remarque, je me doute que la jeune femme ne se rend qu’à moitié compte de ce qu’elle déblatère en trébuchant au moindre mot. Je soupire doucement, me préparant à réitérer ma question, sur le point de me saisir de son visage pour la forcer à me regarder et se concentrer sur mes paroles. Plus la moindre colère dans mes gestes et mon crâne, l’agacement a laissé place à une sorte de lassitude qui me pèse imperceptiblement. J’attends, patience incarnée, ne prévoyant cependant pas qu’elle s’effondre littéralement sur moi. Je reste un instant interdit, ne sachant trop comment réagir. Taylor est en pleine descente de cocaïne, je préfère encore qu’elle s’endorme sur mon épaule plutôt qu’elle ne commence à y pleurer, mais cela ne m’empêche pas de m’interroger sur la marche à suivre. Mes mains se posent sur elle, étreinte maladroite de quelqu’un qui n’a pas l’habitude de ce genre de situation. Mes activités consistent essentiellement à plonger les drogués dans cet état, et non leur apporter mon aide à ce dit moment. La jeune femme se laisse aller, je ne bouge pas. Et elle finit par me fournir son adresse.

Je ne fais toujours aucun geste, pas tout de suite, me sentant incapable de la repousser. Tandis qu’elle se perd dans un nouveau soliloque, je me rends compte que je viens d’atteindre un point de non retour. Il est trop tard pour reculer, il va falloir que je l’aide jusqu’au bout.
Je ne réponds pas à la question de l’héroïnomane, ni prête d’attention à la vieille femme qui ne devrait pas se trouver là et qui se permet pourtant à jouer l’indignée face à une totale inconnue. Après tout, lui répondre ne servirait à rien. Je n’ai pas pour but d’entamer une conversation, juste de la ramener chez elle pour ensuite gagner mon propre appartement. Ridiculement petit en plus d’un colocataire passant sa vie sur son ordinateur, mais c’est bien le seul endroit où je peux me sentir chez moi, la demeure familiale étant devenue un vrai… mais passons. Je chasse mes idées sombres, reprends conscience de la proximité de Taylor. Les battements de mon cœur sont irréguliers, je me mords la lèvre inférieure. Merde.
Je reprends ma marche, glissant mon bras sous ses aisselles, aussi délicatement que me permet ma brusquerie habituelle, pour être sûr de ne pas la lâcher si elle s’effondre. Nous sommes dans la bonne rue, il ne reste plus qu’à trouver l’appartement en question. J’alterne les regards entre Taylor et les bâtiments défraîchis qui nous entourent, finis par trouver celui qui semble être le bon, tout aussi fatigué que les autres. La lumière blafarde donne une impression encore plus forte que l’immeuble est sur le point de s’écrouler, trop fatigué que pour tenir debout, comparaison parfaite avec la jeune femme ici présente. Sa peau est parcheminée, je le vois à présent, tout comme ses cernes trop profonds. Basse, sa réflexion m’interpelle. J’ai envie d’utiliser l’ironie, la forcer à regarder cette horreur dont elle s’entoure avec une sorte d’allégresse, me retiens au dernier moment. Elle a déjà conscience de tout, et c’est sans doute ça, le pire. Son poison, son talent idiotement gâché, ses fréquentations, son autodestruction ; je suis certain qu’elle a ressassé ces désillusions de trop nombreuses fois. Et sans doute a-t-elle même fini par les accepter. Moi, ce n’est pas le cas. Ça ne le sera jamais, évidemment.

« - Tu es mal partie, on ne peut pas dire le contraire. Mais il y a toujours des façons de s’en sortir, il suffit de s’en donner les moyens. »

Cela semble facile à dire, et pourtant, c’est tellement vrai. Seule la lâcheté peut l’empêcher de réparer les dégâts. Je suis la preuve vivante qu’on peut se sortir de situations bien pénibles par la simple volonté. J’aurais pu finir dans les bas quartiers, je suis pourtant étudiant en médecine. La mélodie ne manque pas de fausses notes, de mon gagne-pain à ma vie de famille plus que bancale, mais je suis capable de sourire bien plus que la plupart des habitants de cette ville. Taylor, elle, n’a pas ce courage. La plupart ne l’ont pas. Il lui faudrait de l’aide, elle n’a personne. Et si je suis capable de bonté, ce n’est cependant pas au point de tarir une source de revenus. Ce serait totalement contradictoire. J’écrase le dilemme avant même qu’il ne se formule dans mon esprit, je ne veux pas y penser. De toute manière, je n’en ai pas le temps : nous voici arrivés devant l’immeuble où habite la jeune femme.
Je passe sans problème la première porte censée être verrouillée sans m’étonner plus que ça du manque de sécurité. Je cherche l’ascenseur, ne tombe que sur la cage d’escalier. Voilà qui s’annonce bien. Trois étages avec, dans les bras, une femme qui tient à peine debout, c’est ce qu’on appelle une magnifique fin de soirée. Génial.
Soupir d’agacement, je regarde Taylor une demi-seconde de trop avant de me décider. Ses pieds quittent le sol. De béquille humaine, je passe au stade de porteur, tu parles d’une promotion. Mais elle est incroyablement légère, et mes pieds avalent les volées de marches sans grand effort. À chaque pas, je ne peux cependant m’empêcher de penser que je dois vraiment être bonne pâte, pour faire un truc pareil sans requérir la moindre compensation. Et, enfin, le troisième étage. Son appartement.

« - J’espère que tu as tes clés. »

Ou plutôt « j’espère que tu as encore assez de lucidité pour trouver la bonne sur ton trousseau, histoire que je ne doive pas non plus faire ça moi-même ». Par la même occasion, je la dépose à terre, gardant néanmoins une main près de son épaule, au cas où. Et ce n’est qu’à cet instant précis que je me rends compte de l’ambiguïté de la situation. Je suis sans doute le seul, elle doit être trop défoncée pour cela. Ou non, je n’en sais rien, je ne lis pas dans les pensées. Je me fais nerveux, les cognements de mon cœur contre mes tempes sont tout simplement anormaux. Je passe ma main sur mes yeux pour reprendre contenance, avant de faire un pas en arrière. Il vaut mieux que je parte.

« - Heam… Bon, je crois que tu n’as plus besoin de moi. »


Dernière édition par Caliban O'Brien le Mer 21 Avr - 17:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyDim 11 Avr - 21:09

[Contente que tu sois de retour ! Tu t'es bien éclaté ? =)]

Que se passe-t-il ? Je ne connaissais pas ce Caliban. Moi je ne connaissais que le dealer, celui qui me refilait ma dose dès que je lui envoyais un message, celui qui me donnait ma drogue avec son air sérieux. Caliban quoi ! Mais là, tandis que les effets de mon héroïne s'évaporaient petit à petit, j'étais consciente que ce n'était plus le dealer qui était à mes côtés, c'était un autre homme. Je me rendais compte que le dealer m'aurait laissé tomber par terre quand je me suis laissée aller contre lui mais non. Cal me soutenait en cet instant. La situation restait floue mais ma capacité à réfléchir me revenait. Je restais là contre lui, je sens mon corps qui s'alourdit, je suis toujours dans un état second cependant j'arrive à penser normalement. Dans un sens je suis soulagée et dans un autre je suis déçue. Je sens la tristesse m'accaparer. Pourquoi ? Parce que je retombe pieds sur terre, le monde est beaucoup moins joli. Avec la drogue, tout est génial, magnifique, fabuleux, ... Sans la drogue, je me sens misérable, je suis seule, je vis dans un appartement pitoyable, je passe mes journées à m'autodétruire, je n'ai pas de véritables amis. Ma vie est tout simplement merdique.
Je sens les larmes qui me montent aux yeux mais je me retiens, je suis déjà assez pitoyable comme ca. Ayant donné mon adresse, je ressens le soulagement de Cal à mes côtés. Le pauvre qui a du me supporter toute la soirée alors qu'à la base il venait simplement me donner ma dose. Mes souvenirs sont floues, je tente de me remémorer clairement les évènements des heures précédentes. Tout me revient petit à petit...

- Pauvre de toi.

Ses paroles m'ont échappées. Oui, pauvre de lui. Il m'avait sauvé d'un gros pervers, il m'avait sortie du club où j'allais certainement encore boire et me droguer, il a entendu mes conneries de paroles et maintenant il m'avait porté jusque devant mon immeuble.

- Désolée Cal, me mis-je à penser.

Oui, désolée. Désolée d'être une pauvre fille incapable de se débrouiller seule, désolée d'être aussi minable, désolée de ne pas être une parfaite étudiante en art, désolée d'être moi. L'héroïne n'agit plus, je suis complétement déprimée d'être revenue à la réalité. Le désespoir m'atteint, j'en peux plus de cette vie, de cette solitude. J'en peux plus d'être moi. Caliban parle et ses paroles me rendent encore plus consciente de la fatalité de ma vie. Mais il ne comprend pas. Et si j'arrête de me droguer, qu'est-ce que je vais faire ? Je n'ai personne et rien d'autre comme activité que la peinture. Et puis quoi, je vais passer mes journées à déprimer au lieu de passer quelques minuscules heures de parfait bonheur ? Mais au fond, je sais très bien ce qu'il va se passer si je continue ainsi. Arrêter serait cependant un réel supplice, c'est pour moi l'impossible.

La fatigue m'embrouille une fois de plus, j'arrive tout de même à distinguer les escaliers de mon immeuble, je laisse échapper un rire. Pauvre de lui, une fois de plus. Au début il tente la tactique "Je te tiens sous les bras et je te soulève du mieux que je peux" mais ce brave Cal, il a compris que ca servait à rien vu que je suis comme un chiffon, je me laisse aller, si il ne me tenait pas, je m'écraserais la face contre le sol. Il me prend dans ses bras. Si je n'avais pas été complètement désespérée, j'aurais été toute émoustillée par ce geste. Je lève la tête vers lui, il garde un air assez sérieux, il n'a pas l'air de faire beaucoup d'efforts. Est-ce parce qu'il est fortiche ou est-ce moi la droguée qui pèse rien du tout ?

Il monte les escaliers en peu de temps et sans savoir trop comment je me retrouve par terre contre le mur. La porte de mon appartement est juste à côté de moi, j'y jette un bref regard, je ramène mes jambes près de moi, pose mes coudes sur mes genoux et prends ensuite mon visage dans mes mains. Je me sens mal, très mal. Je sens les effets secondaire d'une dose assez forte que j'ai prise dans la soirée. Ma peau devient brûlante, je sens des frissons qui secouent doucement mon corps. Mais ce n'est pas seulement cela. C'est aussi ce sentiment que je vais à nouveau être abandonnée. Pas juste par mon héroïne chérie.
Une main se pose sur mon épaule, je ne peux pas m'empêcher de sursauter par ce geste. Si surprenant de la part du personnage. Ce personnage généralement si froid. Ce contact est si agréable, cela faisait longtemps que quelqu'un n'avait pas pris soin de moi. J#ai envie de poser ma joue sur sa main mais je me retiens, je lui lance simplement un regard interrogateur qu'il n'a certainement pas perçu.
J'entends Caliban qui me parle, cette fois-ci je l'entends vraiment, ces paroles ne me semblent plus aussi lointaines, que puis-je lui répondre ? A vrai dire, je n'avais qu'une seule envie c'est qu'il reste encore et que je continue à être chouchoutée.

- OK.

Ce seul mot lui a suffit. Il paraît pressé de partir, il tourne les talons rapidement. En le voyant s'éloigner, je sens soudainement les larmes que j'ai retenue qui coulent. Je n'ai pas pu m'empêcher. C'est plus fort que moi. Je renifle bruyamment dans l'intention d'arrêter ce débordement ridicule. J'essaye de prendre mon sac malgré mes gestes lourds et maladroits, je trifouille dans mon sac sans un grand succès, la colère m'envahit, le sac valse contre le mur en face avec violence. Mon bras retombe à côté de moi, ma tête se laisse aller contre le mur tandis que les larmes continuent à rouler le long de mes joues.

- S'il te plaît pars pas.

Les mots sortent tout seul de ma bouche, dans une sorte de plainte. Ça doit être la première fois que j'ai envie que quelqu'un reste près de moi.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyMer 21 Avr - 19:05

Pardon pour le temps de réponse, remise en ordre et reprise des cours difficile. Vacances géniales, cela dit x)


Elle pleure. Merde. Merde. Je viens de reculer, me disant qu’elle n’avait certainement plus besoin de moi, enfin arrivée à son appartement, où elle pourrait s’effondrer de fatigue des trop nombreuses nuits sans sommeil à se flinguer la santé. Et qu’elle n’avait sans doute pas envie que j’assiste au spectacle ; par besoin de conserver un brin de dignité, ou peut-être avec cette pensée qu’il ne vaut mieux pas montrer à son dealer qu’on ne tient plus la distance. La drogue a cela d’horrible et magnifique à la fois. Elle détruit, cruelle, placide, écrasant tous les espoirs tout en en inventant de nouveaux, de douces chimères qui s’effacent dès qu’elle quitte notre corps, mais ont ce pouvoir de sublimer le monde un court instant. Beaucoup trop court. Alors, on en reprend, on espère que les peines s’effaceront, on prie pour ce plaisir sans joie qui revient, de plus en plus faible au fil du temps. On augmente les doses, on s’en fiche, c’est pour la bonne cause, encore quelques miettes de bonheur arrachées du bout des ongles. Et on sombre.
Il faut que je parte, c’est indéniable, je n’ai pas à m’occuper de ça, j’ai fait déjà bien trop de choses pour Taylor. Et il y a sa plainte à peine soufflée, ses larmes. Affreux dilemme. Je ne peux pas pousser cette porte, dire les mots qui pourraient la calmer, c’est au-dessus de mes forces. Je la regarde, irrépressible envie de m’arracher les cheveux. Bon sang, mais qu’est-ce qu’il m’a pris ? Depuis le début, tout ça n’était qu’une très mauvaise idée. Je n’aurais pas dû, il est trop tard pour m’auto flageller de cette manière. Je suis planté au milieu de ce couloir, à peine éclairé d’une ampoule nue et fatiguée, et tout mon masque de calme affecté s’effondre. Je déteste ça. Même quand il s’agit d’une personne à qui je tiens, j’ai horreur de devoir m’accroupir, ramasser les morceaux, aider à se relever. Ça peut paraître égoïste, je ne peux faire autrement. Dans chaque geste de douceur, les larmes qu’on sèche et les épaules qu’on soutient, je revois le même visage. Celui d’une mère qui s’est laissée aller, qui a succédé les verres sans plus se préoccuper de sa vie, comme si elle avait décidé que celle-ci était déjà terminée. Sans plus se préoccuper de moi, me laissant seul avec ma haine et mes problèmes. La soutenir est insupportable, la bercer quand sa raison la quitte, lui dire que tout ira mieux tout en sachant que rien ne s’arrangera jamais, que les larmes salées se succéderont, entrecoupées de lourds silences. Que tout cela ne sert à rien, que la mort nous habite.

Je ramasse le sac qu’elle a envoyé valser sur le mur, l’ouvre et y cherche ses clés. Il me faut à peine une minute pour repérer l’objet convoité, avant de l’insérer dans la serrure de son appartement. Bruit caractéristique du métal, grincement de sa porte qui me fiche la trouille. L’obscurité règne, je tâtonne le mur dans l’espoir de trouver un interrupteur. Claquement sec, lumière trop vive qui me fait mal aux yeux, éclairant avec une froide lucidité l’intérieur d’un appartement aussi chaotique que déserté. Et, finalement, je m’accroupis à côté d’elle.
Qu’est-ce que je suis censé faire ? Lui tendre un mouchoir avec un sourire plaqué sur le visage ? La sermonner ? La rassurer ? Ou, proposition alléchante, m’enfuir en courant ? Non, elle est à même pas un mètre de son appartement, je n’ai qu’à l’y pousser un peu, faire en sorte qu’elle ferme les yeux, et puis partir sur la pointe des pieds. Elle se réveillera dans un état de manque pas possible, rien dans son appartement ne pouvant pallier son envie d'hallucinogènes, à crier, s’arracher la peau, me téléphoner pour que je lui apporte sa dose quotidienne. Comme d’habitude. Ses réserves s’épuisent bien trop vite, à se demander comment elle s’y prend pour ne pas finir à la rue. Mais surtout, elle aura oublié. Oublié une nuit infernale dans laquelle je l’ai accompagnée, bien malgré moi. Ou peut-être pas. Soupir. Taylor, je l’avais vu excitée, effrayée, en colère, fébrile, passer par toutes les sensations possibles et inimaginables, chacune ne faisant que m’irriter d’avantage, mais jamais les larmes. Jamais une telle détresse dans le regard, une morosité qui semble faire échos à la mienne et qui m'empêche tout sarcasme. Pour la première fois, je fais preuve d'empathie envers un de mes clients. Une habitude que je ferais mieux de ne pas prendre.

« - Allez, relève-toi. »

Ma phrase doit avoir plusieurs significations. J’hésite un instant, avant de porter une main à son visage et cueillir une de ses larmes. Qu’est ce que je fiche, bon sang.. Je suis à baffer. Je retire mes doigts, et me redresse tout aussi vite, l’empoignant par le bras pour la forcer à se redresser, avant de passer un bras sous ses aisselles, reprenant mon rôle de béquille humaine, pour ne pas changer les bonnes habitudes. A nouveau, sa légèreté m’étonne tout en me désolant, je la fais entrer avant de fermer la porte d’un coup de pied, essaye de me repérer dans un lieu que je ne connais pas. L’endroit n’est pas grand, je caresse les murs du regard avant de me diriger vers un canapé qui me semble élimé. Je traîne toujours Taylor, finis par l’y déposer avec toute la douceur dont je suis capable. Ceci fait, je traîne mes pieds jusqu'à la kitchenette, y prends un verre que je remplis de l’eau du robinet. Je me doute qu’une femme en pleine descente de cocaïne conjuguée à de l’héroïne a tout sauf envie d’eau minérale, mais il faudra qu’elle s’en contente. Je ne suis pas prêt à lui vendre une nouvelle dose de bonheur en poudre, ou encore fouiller son armoire à pharmacie pour y dénicher des somnifères. Cependant, affaiblie comme elle est, il me semble difficilement envisageable qu’elle ne s’effondre pas dans les bras de Morphée d'un instant à un autre. À moins que son manque et son désespoir n’aient raison du reste de la nuit. L’angoisse m’étreint tandis que je reviens vers elle, déposant le verre à côté du fauteuil, posé à même le sol, avant de m’asseoir à mon tour. Je suis paralysé dans une situation que je ne peux contrôler, une atmosphère qui me met mal à l’aise. Elle me pèse sur les épaules, m’empêchant de faire un geste, que ce soit pour essayer d’ignorer ce qui se déroule sous mes yeux tout comme arranger les choses. Je n’ai jamais fait ça, auparavant, me limitant avec mes clients à des échanges illégaux et impersonnels sous les tables ou dans des ruelles beaucoup trop sombres. Je ne leur parle pas, si ce n’est pour aborder des questions d’argent ou de pureté de la drogue que je leur fournis, jamais je ne les suis, me préoccupe d’eux, et surtout, ne fais ce que j’ai pu faire ce soir avec Taylor. Je passe ma main dans ma chevelure en bataille, m’agite, un ensemble de sentiments contradictoires s’évertuant à cogner contre mon crâne. Une certaine forme de pitié, de la colère, de l’angoisse, et surtout, de la lassitude. Un essoufflement qui me gagne, mes pensées qui dérivent, toujours plus noires. Je lui jette un coup d’œil, elle semble toujours éveillée.

« - Essaye de dormir. Il n’y a rien d’autre à faire. »

A croire que je ne m'adresse à elle uniquement sous forme d'injonctions. Je pense que cette consigne est inutile, elle est bien plus expérimentée que moi dans ce domaine. Les soirées solitaires, les nuits de dégoût et de larmes, elle doit les connaître par cœur, comme une vieille habitude qui finit par être rassurante malgré tout le mal qu’elle nous inflige. Et pourtant, il y a sa demande, sa voix suppliante qui m’a empêché de partir. Pourquoi ? Et pourquoi je n’ai pas pu faire enfin demi-tour ? À chaque fois, je me fais avoir, elle me retient d’une manière ou d’une autre, par une demande ou un simple sentiment d’obligation de ma part. Obligation, hein.. Ma main s’approche de la sienne, je ne sais même pas pourquoi je fais ça, sans doute l’envie de lui apporter une certaine forme de soutien, une réponse à sa solitude. Sa peau est glacée, un frisson me parcourt l’échine, le plus brûlant d'horreur que je n'ai jamais eu.
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 26 Avr - 18:06

No soucies je comprends ! =) Moi même je suis chargée niveau scolaire !

Mon corps tremble contre ce mur, je suis perdue, je suis seule. J'ai l'impression d'être à nouveau une adolescente dans ma phase déprime. Mais je sais que c'est bien pire qu'une crise d'ado pourrie gâtée. Cette fois-ci, c'est ma vie d'adulte pourrie.
Je suis rien, juste une épave bonne qu'à se droguer. Ma tête me semble lourde, elle roule contre le mur, je n'ai plus qu'une seule envie à cet instant, c'est de me laisser sombrer dans les ténèbres et me réveiller dans ce couloir. Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? Je me suis tellement bousillée les neurones que je suis incapable de trouver des clés dans un mini sac à main. Je suis une incapable. Les larmes continuent à rouler sur mes joues, je me rends compte de la fatalité de la situation. Je suis une jeune femme de vingt ans et qu'est-ce que je fais de ma vie ? Rien. Je suis peintre artiste mais ce talent est bafoué, je ne l'utilise que pour m'expédier dans un monde parallèle. Mes parents auraient honte si ils savaient ce que je suis devenue. Je suis sûre qu'ils espèrent que je vais me marier à un homme ambitieux, avoir trois enfants et une magnifique maison avec un joli jardin. Mais pour dire la vérité, cette petite vie parfaite n'a jamais été pour moi.
Mais si c'était le cas, pourquoi est-ce que je pleurs comme une misérable en plein milieu de ce couloir misérable ? Pourquoi est-ce que je sens les regrets et la tristesse m'accaparer ? Pourquoi je ressens si fort la solitude en cet instant précis ? Et surtout, pourquoi est-ce que j'ai appelé Cal avec ce ton si suppliant ? J'ai pitié de moi-même. Je m'endors à moitié par terre, je pleure sur une vie gâchée et mes larmes redoublent de violence en imaginant le lendemain matin. Il sera aussi horrible que les autres... Je sais déjà ce qui se passera. Le stress de ne pas trouver suffisamment de drogue dans mon appartement, de ne pas avoir ma dose. Le geste brusque quand je m'empare de mon cellulaire pour envoyer un message à mon dealer, les mots de détresse. Et pire que tout, le petit coup d'œil dans le miroir qui me confirme ma déchéance.

Je jette un coup d'œil à mon sac. Il me semble si loin, je n'ai même pas le courage de lever le bras. Je laisse retomber ma tête avec violence, la colère m'envahissant, mes yeux s'embrouillant une fois de plus. Puis je me calme car j'entends des bruits de pas. Le voisin ? La voisine ? Je me rends compte que je sais même pas qui habite à mon étage. Je n'en ai que faire. Je fais l'effort de porter ma main et mon visage afin d'essuyer mes yeux. Ma vue améliorée, j'arrive enfin à le percevoir. Je pleure de plus belle. Pourquoi fait-il ca ? Il fait demi-tour pour un de ses clientes droguées ! Je me transforme en fontaine, les émotions de la soirée me retombant sur le cœur ainsi que les tracas de ma vie. Je perçois le KLING KLING de mes clés et le verrou de ma porte qui tourne.
Que va-t-il se passer ? Va-t-il me faire rentrer express, me laisser tomber sur mon canapé et se précipiter de s'en aller ? La drogue ne me fait plus aucun effet, la seule chose qui m'empêche d'avoir les idées claires, c'est la fatigue.
Caliban s'accroupit devant moi et essuie une larme sur ma joue. Je sursaute à ce geste, peu habituée à ce genre d'attention. Une nouvelle fois il me porte à moitié - vive les hommes et leur masse musculaire formidable - jusqu'à mon canapé où il me pose délicatement. Il doit croire que mes larmes ne sont que le fruit d'une trop forte dose d'héroïne. Cependant tout ce qu'il fait à mon égard, ces gestes doux mais discrets, cela faisait beaucoup trop longtemps qu'on n'avait pas fait attention à moi. Je peux être belle, enjouée, fêtarde, cool, ... Je vous confirme que ce n'est pas cela qui vous donne des amis ou un petit copain.

Je suis allongée sur une partie de canapé, les mains sous ma tête. Caliban n'est plus près de moi, je l'entends marcher à travers mon appartement misérable. Le pauvre, il a du me subir moi, maintenant il subit mon environnement pourri. Ses pas reviennent vers moi, il dépose un verre d'eau au sol et s'assied à côté de mon corps affalé sur ce canapé en morceaux. Le silence pèse, je ne sais pas quoi dire. J'ai honte. Je me penche malgré la tête qui me tourne légèrement et je prends le verre d'eau, buvant une gorgée. Je n'avais pas vachement envie de boire de l'eau mais c'est ma manière de remercier son geste. Je remets ma tête sur le canapé, je tremblote, j'ai des sueurs froides qui parcourent mon corps comme lorsqu'on a une grippe. Une source de chaleur parvient jusqu'à ma main, provoquant un nouveau sursaut chez moi. Je comprends rapidement que Caliban a posé sa main sur la mienne. Je comprends de moins en moins les hommes.

Ma tête va se poser sur ses genoux, dans un soudain élan d'affection. Son conseil de dormir est judicieux néanmoins mes yeux restent grands ouverts. Mes paupières sont lourdes mais en même temps Cal est près de moi et je lutte contre le sommeil. Je sais que si je ferme les yeux et que je m’endors, il va partir. Et je me réveillerais dans un appartement encore plus vide. Mon corps ne cesse de trembler dans mon jeans moulant et mon top, j’ai toujours mes hauts talons, j'ai pu remarqué sa surprise lorsqu'il a eu un contact avec ma peau. Je décide d'enfin parler, même si je me sens dans une sorte de brouillard, entre la réalité et le sommeil.

- Merci.

Simple mot. Une question me brûle, hésitant à franchir mes lèvres. Mais finalement, je parle, c'est plus fort que moi. Je n'ai pas envie d'avoir de surprises.

- Je suppose que tu vas partir.

Était-ce vraiment une question ? Cela fait une éternité que je n'ai plus désiré la compagnie de quelqu'un à mes côtés. Une vraie compagnie je veux dire, pas mes drogués de potes qui ont pour habitude de prendre mon appartement pour une boîte disco.
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyDim 16 Mai - 5:17

Trop d’émotions en vrac, pagaille, bordel dans mon crâne, semblable à des oiseaux dans ma tête, ça cogne, cogne. Migraine, j’accueille le calme ambiant avec une certaine délivrance. Après tous ces événements, ces pérégrinations, le silence qui pèse dans la petite pièce est étrangement reposant. J’ai enfin le temps de penser correctement et, en même temps, je n’en ai aucune envie, je n’aspire qu’au relâchement. Mon esprit divague lentement, et je me rends compte que mes paupières s’affaissent. Je perds le fil du temps, je le sais, mais n’ai pas la force lutter. Tiens, manquerait plus que ça, que je m’endorme. J’aurais l’air fin, très fin. Je lutte, me mordant la lèvre inférieure pour tenter de garder mon esprit en éveil. Main posée sur celle de Taylor, sa tête sur mes genoux, et mon autre paume qui hésite aux alentours de sa chevelure. Surréaliste. La situation n’a rien de commode, ce n’est pas nouveau, je ne cesse de le ressasser depuis une heure au moins, mais pour une fois, je me sens proche de ce qu’on pourrait appeler l’apaisement. À l’aise, dans la noirceur. Sans doute une réaction à son attitude à elle, ni excitée à la pensée de la prise de drogue, ni euphorique après piqûre, ni larmoyante en fin de soirée. Calme et sur le point de sombrer dans le sommeil. Sa voix s’élève, je ne réponds pas à son remerciement à moitié endormi. Que pourrais-je lui dire ? « De rien, c’est tout naturel, tu me revaudras ça une prochaine fois ! » ? Ah-ah, bien sûr. Je n’ai de toute façon pas le temps de m’étendre là-dessus, elle n’a pas fini de parler. Ses mots ne m’étonnent qu’à moitié, la réponse va de soi. Pourquoi resterais-je ? J’ai déjà tellement repoussé ce moment. Je ne peux pas demeurer ici, le lendemain serait beaucoup trop étrange, sans le voile de l'obscurité. En ce moment même, je n’ai aucun recul sur ma conduite, j’agis de façon totalement désordonnée, mais demain, la lucidité reviendra et je n’ai aucune envie de m’y confronter, surtout en présence de Taylor. Je compte simplement attendre qu’elle s’endorme, puis je rentrerai chez moi en tachant de ne pas réveiller mon colocataire gisant à côté de son ordinateur, préférant nettement ses jeux de plateau à une vie sociale et alcoolisée. Je retournerai à la normalité. Si on considère qu’être trafiquant de drogues pour payer ses études de médecine et donc mener constamment un double jeu est du domaine de la banalité.

« - Ouais… »

C’est plus un souffle qu’un véritable mot. Je crois qu’elle s’est finalement endormie – et, de toute façon, qu’elle se doutait bien de la réponse à ce qui n’était pas véritablement une question. Je pose enfin mes yeux sur son visage, détendu sans tous les tracas habituels qui le façonnent, ravissant à mourir. Quel gâchis… Je bâille. Il faut que je me lève, que je rentre chez moi. Allez, dans dix secondes, je bouge. Ou plutôt vingt. La fatigue, cette traîtresse. Ce canapé miteux me semble beaucoup trop confortable, et je n’ai pas envie de déplacer Taylor. Je ferme les yeux. Dans une minute, je me le promets, je bouge enfin. Mon esprit dérive, je compte les secondes, mais elles s’espacent de plus en plus, filent entre mes doigts. Je sombre, me sens sombrer, ne fais pas le moindre geste. Rideau.
(Caliban, ce winner \o/)

Mgnh… Y a un truc qui vibre dans ma poche. Bon sang, j’me suis encore endormi tout habillé, après soirée poker entre potes, à boire un peu trop. Étonnant que la gueule de bois ne pointe pas déjà le bout de son nez, à croire que j’ai été sobre, pour une fois, oubliant les traditions d’étudiants. Bah… Je m’étire, tends les bras, me prépare à ouvrir les yeux, quand je me rends compte que quelque chose cloche. Déjà, je ne suis pas dans mon lit, pas le même toucher - ni la même taille, d’ailleurs. Je suis semi-assis, penché sur le côté, en une position finalement assez inconfortable. Bon sang, où est-ce que j’ai bien pu m’endormir ? Je me décide enfin à lever les paupières, essayant par la même occasion de bouger mes membres ankylosés. Et là, je me rends compte de trois choses.
Premièrement, que je ne sais absolument pas où je me trouve. Un appartement, mais il ne m’est pas familier. Si j’ai déjà logé chez des amis, je n’ai en tout cas jamais passé la nuit ici – à par cette fois-ci, bien sûr. Deuxièmement, que la chose qui vibre dans ma poche, c’est mon portable. Quelqu’un qui m’appelle, vu que je ne mets jamais d’alarme, ce qui n’amène qu’à une seule conclusion : pour oser me téléphoner un dimanche matin, c’est que la matinée est déjà passée. Mais je n’ai pas le temps de décrocher ou même m’intéresser à l’heure, vu que la troisième observation suit directement : je ne suis pas tout seul. Quelqu’un a dormi avec moi, ou même pratiquement sur moi. Je baisse les yeux, je la vois, et suis sur le point de faire une crise cardiaque.

Soudain, tous les événements de la veille me reviennent en mémoire, en une succession d’images et de sensations. La boîte de nuit, l’échange d’héroïne, le type à la sortie du bâtiment, le fait que je l’ai raccompagnée malgré son insupportable attitude de fille complètement défoncée, et puis ses larmes, son désespoir, mon incapacité de lui rire à la figure et tirer ma révérence. Ce qui faisait que je me retrouvais là, maintenant, sur son canapé et encore dans les brumes du sommeil, hésitant entre hurler une pelletée de jurons et ne pas faire de bruit pour espérer ne pas la réveiller. Trop tard, le juron remporte la partie, écrasant tout espoir de m’évanouir tel un fantôme pour être le seul à garder en mémoire tout ce qui s’est passé cette nuit. Je mords mes lèvres avec un temps de retard, et finis ensuite d’anéantir les chances de la garder endormie en me levant vite fait, la bousculant au passage. Je fais quelques pas dans la pièce, tournant sur moi-même, hésitant. Je suis comme un gamin pris en faute, sauf que je ne sais pas exactement quels sont mes délits. Nerveux, fébrile, gêné. La porte d’entrée me fait de l’œil, et pourtant, mes pieds restent collés au sol. Et, finalement, je me retourne vers elle, tentant d’effacer toute expression faciale de mon visage tout en sachant que la chose est impossible.

« - Heum… Bonjour… Réveillée ? »

Mon Dieu. Rayon conneries, difficile de trouver pire. Autant lui demander si elle avait passé une bonne nuit. « Et sinon, ce sera quoi pour le petit-déjeuner, croissants ou pains au chocolat ? »
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyMar 18 Mai - 21:29

[Désolée pour cette petite réponse, j'avais un peu du mal ^^]

Sa réponse surgit, je baisse les yeux dans un soupir car je sais que dans quelques minutes, il va s’en aller, fuyant cet appartement miteux et moi, par la même occasion. Il s’enfuira, loin de moi, j’ai l’air de lui faire peur. Je ne sais pas trop pourquoi ? Certainement ma tête de droguée. Je sens la tristesse qui empoigne mon cœur, c’est que finalement je suis destinée à être seule. Les minutes passent sans qu’aucun de nous deux ne bougent du fauteuil, je sens peu à peu un voile qui m’enveloppe, me plongeant dans un état de lassitude. Sans prévenir, le sommeil s’empare de moi et je suis plongée dans un monde imaginaire, sans plus aucun soucis monde qui m’entoure, ni Caliban ni ma drogue.

Je sors brutalement du brouillard lorsque ma tête rebondit sur le fauteuil, bousculée par je-ne-sais-quoi. Et oui, que se passe-t-il ? Je relève brusquement la tête et voit Caliban qui se tient devant moi, l’air nerveux dans mon appartement. Je m’assieds doucement, je ne comprends pas. Que fait-il là ? Mon dealer ? Ma tête reste vide de souvenirs pendant cinq minutes puis tout me revient. Caliban… Il avait été l’homme de la situation hier. Comment aurais-je pu faire sans lui ? Aucune idée. Je serais certainement dans le lit d’un gros pervers.

Pendant un bref instant, mon corps reste scotché à ce divan, je n’en bouge plus, mes coudes appuyés sur mes jambes, mes mains entourant mon visage. Comme chaque matin, je suis perdue et je regrette ce que j’ai fait. Le pire c’est que je sais que je vais me reprendre une dose aujourd’hui, que je vais encore être défoncée et ce ne sera certainement pas dans cet appartement, plutôt dans une boîte de nuit. Et cette fois-ci, pas de dealer sexy pour me sauver ! Je sens la tête qui me tourne, je suis faible, il faut que je me mange un petit-déjeuner solide et c’est là que je me pose cette fameuse question : Ai-je encore de l’argent au juste ?
Mes dépenses passaient dans la drogue, les cigarettes et l’alcool. La nourriture passait après tout cela… Pas étonnant que j’aie perdu du poids et que mes joues se creusent. Je me lève d’un coup, me tourne vers Caliban et pointe un doigt en l’air.

- Attends deux secondes s’il te plaît.

Tournant les talons, je fonce dans la salle de bain et regarda son reflet comme je le faisais si souvent après une grosse prise d’héroïne. Je passa une main délicate sur ma peau qui semblait si fragile. Les larmes apparaissaient au bord de mes yeux. Mais qu’est-ce que je faisais ? Sous mes yeux, je pouvais voir mon corps qui se mourrait à petit feu. Un jour, j’y passerais et ça en serait fini pour la Greene. Je reviens d’un pas traînant devant Caliban.

- Salut.

Un silence pesant s’installe entre nous, je vois bien qu’il n’a qu’une seule envie, c’est de partir. Sobre, je sens les larmes sur le point de couler mais je me mords la lèvre. Je ne veux pas pleurer une fois de plus devant lui, j’ai pitié de moi-même, je suis pitoyable. Ma voix reprend, je fais de mon mieux pour qu’elle ne soit pas tremblotante.

- Je suis sincèrement désolée de la soirée que tu as subi par ma faute. Cela ne se reproduira plus.

Sous-entendu : Je sais que tu es mon dealer et que tu n’as pas ce genre de rapports avec tes clients.
Néanmoins, je ne pus en rester là.

- Merci, une fois de plus.

Je m'éleva sur la pointe des pieds, rapprochant mes lèvres de sa joue et y déposant une baiser léger et doux. Je pus sentir son odeur, je sentis la tête qui me tournait de plus belle mais lorsque je m'écarta, je repris une face neutre. Je ne voulais pas montrer comme j'étais déstabilisée en sa présence. C'était la première fois que je ressentais cela pour Caliban, mon dealer. Avant cette soirée, je n'aurais jamais cru qu'il ait des intentions aussi gentilles, il m'avait toujours paru froid, voir glacial. Cela devait être son côté dealer certainement.
Je l'observa, espérant que mon geste ne l'effrayerait pas encore plus qu'il ne l'était. Je jeta un bref coup d'œil à la porte derrière lui. Qu’il parte, j’étais habituée à être seule ici.
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: A night like this • Taylor   A night like this • Taylor EmptyLun 31 Mai - 1:38

Incapable de bouger. Je suis paralysé, avec la sensation d’être un crétin fini. J’aurais dû partir, ça m’aurait évité ce genre de scène plus que gênante. Comme une histoire d’une nuit, sauf qu’il n’y a pas eu de draps froissés. Un sourire sans joie traverse mon visage en vue de la comparaison. Taylor a l’air aussi ahurie que moi, si pas plus. Forcément, avec la drogue, difficile de faire la corrélation entre des événements passés sous influence et une matinée en présence de son dealer. Ça ne fait que me renvoyer d’avantage à ma propre stupeur, l’imbécillité que j’ai eue de m’endormir de cette façon tout en sachant que c’était juste une très mauvaise idée. Je le savais, pourtant, que le voile de la nuit serait levé pour ne plus laisser place qu’à l’implacable réalité. C’est-à-dire que je venais de me comporter en parfait gentleman en présence d’une cliente, que je n’avais cessé de lui sauver la mise sans raison aucune, juste par « bonté », sans rien demander en échange que de m’effacer une fois la soirée finie. Sauf que je n’étais pas parti.
Sans savoir pourquoi, la pensée de Jodie me traverse soudain l’esprit. Celle-là… Si elle connaissait ma situation actuelle, aucun doute qu’elle rirait aux éclats. J’imagine le visage de la blonde déformé par l’hilarité. Non contente de me faire chanter, me réclamant menus services pour ne pas révéler aux autorités mon petit trafic de drogues, elle éprouve un certain plaisir à se moquer de moi, repoussant au plus loin les limites autorisées de la raillerie pour voir jusqu’où je suis capable d’aller, ce que je peux supporter avant de me ruer moi-même au commissariat le plus proche pour y tendre mes poignets. En voilà une, de relation ancrée dans la réalité : elle connaît mon boulot, les risques qu’il me fait encourir, et elle en profite donc. Cet égoïsme est parfaitement humain. La normalité, par rapport à ce que j’ai fait hier soir. J’vais le regretter, je le sens, les remords m’accaparent déjà. Et pourtant, l’imaginer tomber dans les bras d’un pervers de première catégorie, se défoncer à la cocaïne coupée avec des produits bien plus toxiques que des stupéfiants, se réveiller dans un endroit d’un inconnu effrayant, mains tremblantes à cause du manque, aucune idée du chemin à prendre pour rentrer chez elle. Non… Non.

Elle me dit d’attendre, s’éclipsant dans une des pièces de son appartement, je suis de toute façon incapable de faire quoi que ce soit d’autre. Je déteste me retrouver dans une situation nouvelle, pas de plan A ou B, aucun modèle à suivre. Me débrouiller. Je ne fraye pas avec les drogués. Je leur vends leur dose et je m’efface, sans me préoccuper de leur vie et surtout de ce qu’ils en font. Je noircis cette partie de mon travail. C’est toujours plus facile de fermer les yeux que de me confronter à la pathétique réalité des choses. Taylor revient, le silence pèse. Aucun de nous ne semble savoir quoi dire, ce qui est tout à fait normal. Nos rapports se sont toujours limités aux échanges sous les tables, elle de billets et moi de neige. Nos conversations ne tournaient qu’autour de son compte en banque et de la qualité de ce que je lui fournissais. Normal, quoi. Et désormais, c’est l’inconnu. Qu’est ce que qu’on pouvait faire ? Une bise, un petit-déjeuner au Starbuck ? Très spirituel. J’ai besoin de prendre mes distances avec cet événement, pouvoir faire le point. Ma confusion est indéniable, allant crescendo au fil des secondes qui s’étirent, pesantes, embarrassantes. Je ne suis pas le seul à me sentir mal, apparemment. Après tout, bien plus que moi, elle a toutes les raisons de se sentir honteuse.

« - C’est rien, c’est… pas grave. »

Ou pas. Je sais très bien ce qu’elle sous-entends par là. Ses paroles ne signifient absolument pas qu’elle arrêtera de jouer l’hallucinée en pleine rue, mais qu’elle fera en sorte que je ne l’aperçoive pas. Différence de taille. Mais j’ai fermé les yeux, jusque là, pourquoi serait-ce si difficile de continuer ? J’y crois pas. La morale entre en jeu, la conscience que ce que je fais est horrible, de ma façon de profiter de la faiblesse des autres. Je repousse cette pensée avec force. Je n’ai pas le choix. Ou plutôt, si : c’est le meilleur choix qui s’est offert à moi, je l’ai pris en pleine connaissance de cause. Elle ne changera pas mon idée là-dessus, impossible. Taylor s’approche tandis que j’essaye de me convaincre des biens fondés de mes décisions passées et futures. Il faut que je rétablisse notre relation sur ses bases d’antan : strictement limitée aux appels et au petit commerce. L’assurance monte, j’ai l’impression de trouver une certaine forme de sérénité. Toujours ce besoin de donner une direction à chaque chose, un plan bien établi, ne rien laisser au hasard. Évidemment, les certitudes sont faites pour être réduites en lambeaux.
Ses lèvres sur ma joue. C’est rien, rien du tout. Le même qu’on prodigue en disant bonjour ou en remerciant pour une broutille, un service rendu quelconque et vite oublié. Non, c’est rien, mais mes pensées, elles, sont incontrôlables. Elle se recule, je ne cille pas. On s’observe, et une vague de colère insensée me gagne, semblable à celle que j’avais eue en refusant de lui donner sa dose, hier soir. Elle s’insinue dans mes veines, mes muscles, mon crâne, mon corps tout entier. Merde, merde, merde. Son remerciement sonne comme un glas, un au revoir, fin de la partie, baissé de rideau. Je me rends compte que je ne peux rien faire, absolument rien faire pour elle. L’aider pendant une soirée ? La belle affaire ! Elle en avait un millier d’autres devant elle. Je la considérais désormais comme bien plus qu’une cliente, et c’est sans doute ce qui avait provoqué ma rage, doublé par le fait que je n’étais finalement qu’un gamin impuissant. Je jouais au chimiste, et puis quoi ? Je ne contrôlais rien, malgré tous mes efforts. Je distillais le poison, prenant soin de ne pas m’intoxiquer, répandant néanmoins le venin. Comme un goût d’arsenic au fond de la gorge.

« - Non, ce n’est pas ‘‘ pas grave ’’, finalement. Cela ne se reproduira plus ? CELA NE SE REPRODUIRA PLUS ? Tu vas te contenter de changer de dealer pour m’épargner la pensée que je suis entrain de te pousser vers… vers… Merde ! »

C’est le cas de le dire. Qu’est ce que je fous, bon sang ?! Je viens de lui empoigner les épaules, à deux doigts de la secouer comme un prunier. Brillante idée. M’énerver contre elle ne sert strictement à rien, j’ai juste envie de m’invectiver moi-même. Je pars en vrille, il n’y a même pas de raison valable à cela. Je suis décidément un crétin fini, doublé d’un indécis de première catégorie. J’endigue tant bien que mal la colère, ne pouvant cependant m’empêcher de laisser s’échapper une voix sarcastique de ma gorge.

« - T’inquiète pas, j’vais pas t’empêcher d’avoir accès mes bons et loyaux services. Tu as toujours mon numéro, tu sonnes dès que tu en as besoin. L’après-vente, par contre, c’est fini. »

Allez, plus que la sortie en trombe, et j’ai gagné l’oscar du plus grand salopard de l’année. Je n’y arrive pas. Je la tiens toujours trop fort sans pouvoir diriger sur elle mon regard. Et pour cumuler les erreurs, je m’apprête à commettre la pire de toute mon existence. Je l’embrasse. Lèvre contre lèvre, je ne sais même pas pourquoi je fais ça. Vive le cliché. Ma peau s’embrase, mon cœur pulse contre mes tempes, et je m’injurie déjà intérieurement. Si elle n’avait déjà pas envie de me mettre une gifle, sans nul doute qu’elle allait le faire sous peu. Quoi que, je ne lui laisse pas vraiment le temps d’agir, me détachant, et fonçant sur la porte, déjà à bout de souffle. L’ouvrir, la fermer, une volée de marches, l’extérieur, quelques pas en pleine rue. Je finis par me laisser choir sur un mur, relâchant toute la tension trop longtemps retenue, la tête entre mes mains.
Mauvais début de journée, indéniablement.


- END -
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