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 In The Morning • PV (Truc-much)

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Edward H. Fitzalan-Howard
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Edward H. Fitzalan-Howard



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MessageSujet: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:20

Mes pensées s’envolent. Je n’arrive pas à contrôler. Ça part, ça part.
Non, ce n’est pas le bon terme. Elles ne s’envolent pas. Et puis, c’est quoi, pour une expression pseudo-littéraire ? Elles vont à la vitesse de la lumière, dans tous les sens, elles s’éparpillent, se disséminent, Je pense à tout, et tout en même temps. Waouh. Merde, je suis un génie et je ne m’en étais jamais rendu compte. Il va falloir que j’appelle le paternel, pour lui expliquer la situation. Je dois arrêter mes études, tout de suite, j’ai mieux à faire, si mon esprit est capable d’une telle vélocité. Je ne dois pas me laisser museler par ces cours de droit inutiles. Même si la prof’ d’éthique est plutôt agréable à regarder, seule raison pour laquelle je l'écoute déblatérer toutes ces sottises. Il est où, mon portable ? J'ai faim. J'ai constamment faim.

Qu’est-ce que je fous ?
J’ai une cigarette dans une main, le volant dans l’autre. Je conduis, et je ne m’en étais même pas rendu compte. À qui elle est, cette bagnole ? À moi, apparemment. Cool.
Je braque rapidement sur la droite, jouant un instant au conducteur fantôme, et me gare sur une zone interdite. J’ai l’impression de sortir d’un rêve, mais je ne me souviens pas m’être couché. Juste de vagues réminiscences d'une soirée peut-être trop agitée. Je regarde ma montre. Dix heure. J’ai apparemment dormi quatre heures et je suis en pleine forme. Je devrais sans doute me dire que quelque chose cloche, si seulement je n’étais pas aussi euphorique.
Rapide inspection de moi-même et de ce qui m’entoure. Je porte les mêmes vêtements que la veille, chiffonnés, usés. Ma barbe d’habitude rasée de près a étendu son territoire sur mes joues et mon menton. On pourrait me confondre avec un nomade ayant bu tout son argent, si on excluait mes vêtements coûtant l’équivalent de deux mois de salaire, mon regard étonnamment éveillé et surtout ma caisse. Une Porsche, décapotable, rouge. Un peu trop voyante. Mais quelqu’un comme moi peut tout se permettre.
Je n’ai plus envie de conduire. Je ne sais même pas où aller, ni où je me trouve. J’inspire une longue bouffée de nicotine et de poison avant de tourner la clé. Le moteur se coupe, Jim Morrison se tait. Froncement de sourcils. Je regarde le siège passager où trônent emballages plastiques et sacs multicolores. Je n’ai apparemment pas acheté qu’une voiture. Bah… Je sors, verrouille les portières, sans pour autant rabaisser la capote. Je me fiche qu’on pique mes achats, je ne suis pas à ça près. En plus d’être un génie, je suis riche. Au moins, si mon voleur me dépossède de l’intégrale des Doors, il aura bon goût.

« - Salut, ma belle. Je suis un pauvre étranger perdu. Aurais-tu l’amabilité de me montrer le chemin ? Ho, le chemin de quoi ? Je ne sais pas, où as-tu envie d’aller ? Je t’accompagne. Ouais, la caisse, là, c’est la mienne. Je sais, ne dis rien, j’ai l’habitude. Comment te prénommes-tu ? »

Elle me regarde un instant - ou plutôt me toise - avant de passer son chemin. Charmants, les Londoniens. J’ai pourtant été tout ce qu’il y a de plus aimable. Je l’ai à peine draguée. Enfin, juste un peu. Peut-être que dix heures, c’est trop tôt, pour sourire à un inconnu et lui dire ce qu'il a envie d'entendre ? Je n’ai jamais compris ces demoiselles qui, une fois la nuit tombée, changent du tout au tout, comme si l’obscurité avait un pouvoir quelconque sur leur caractère, passant du froid au sensuel, du calme à la séduction. C’en est presque ridicule et carrément écœurant. Toutes ces vamps aux ongles fourchus me font bien rire, mais ça ne m’empêche pas de les mettre dans mon lit. Et oui, même l’excellence fraye avec le lamentable.
Je tire à nouveau sur ma cigarette jusqu’au filtre, m'intoxiquant un maximum, renverse ma tête trop lourde et fixe l’habituel ciel brumeux de mon Irlande natale. Je n’arrive pas à réfléchir correctement. J’ai envie de tout faire à la fois. Agitation, dans mes muscles, mon crâne. Bouger. Conduire, courir, crier, parler. N’importe quoi, quelque chose. Les extrémités de ma bouche tremblent avant de se figer dans un sourire. Prenons ce qui nous vient en premier, je ne vais pas faire le difficile. J’ai toute la journée devant moi, et encore toutes les suivantes.
Je bascule à nouveau mon visage, mes yeux suivent avec un temps de retard. Petit bâtiment coloré, brillant, affreux, ringard. À vomir, surtout quand on a l’estomac vide. Un McDonald. Je n’étais jamais tombé aussi bas.

J’avais tout fait, les pires conneries, sans jamais réfléchir aux conséquences ou du moins m’en fichant. Je m’étais rabaissé nombre de fois, j’avais fréquenté des minables, mis les pieds dans des lieux honteux, mais le McDonald, c’était une première. Cependant, j’étais d’une telle humeur que j’étais prêt à tout tenter, cœur empli de joie naïve et inexplicable, comme s’ils allaient me fourrer mon big mac aux euphorisants. En réalité, je pourrais tout aussi bien me jeter dans la Tamise ou me rendre à un concert des Spice Girls que la même excitation courrait dans mes veines. Bref, j'étais content, et je n'allais pas m'en plaindre.
Je jette mon mégot à terre, fais marcher mes muscles et entre.
Ça sent la Javel et la friture, sans parler d’une odeur inconnue que je préfère ne pas tenter d’analyser. Une des dernières musiques à la mode vient chatouiller mes tympans sans que je n’y prête la moindre attention. Mes semelles font « cuic-cuic » sur le linoléum, ce qui a le don de m'agacer. Cependant, un instant plus tard, et je n’y pense déjà plus.
Je me dirige droit vers le comptoir où s’ennuie un unique adolescent boutonneux, cheveux roux, uniforme usé, un « Fred » collé sur la poitrine. Un vrai stéréotype. Je l'aime bien. Je m’appuie donc sur le comptoir, balance ma tête de façon sporadique, juste parce que j'en ai envie, avant de déclarer d’un ton assuré :

« - Un Happy Meal. Choisis la composition, j’te fais confiance. N'oublie juste pas le cadeau, j'y tiens. Tu me sers à ma table, ça ne devrait pas être difficile à trouver vu que je suis le seul client. Ok, tu y parviendras ? C’est bien, mon grand. »

Bruit de clochette, on ouvre la porte. À croire que je ne suis pas le seul crétin à me pointer dans un fast-food à dix heures du mat’ au lieu de m'abreuver de caféine comme tout citadin digne de ce nom. Je me tourne vers le nouveau venu, sourire resplendissant aux lèvres, et je sors ma carte Platinium. Juste pour lui montrer qu’un menu dix personnes dans ce genre d’endroit revient au pourboire que j’octroie au pire serveur d’un des restaurants où je me rends habituellement. Pour faire simple : j'ai pas mal d'argent.

« - Fais péter les chicken dips, Freddy, c’est ma tournée ! »


Dernière édition par Edward H. Fitzalan-Howard le Mer 17 Mar - 18:33, édité 2 fois
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Alice Legon

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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:21

L'escapade de la nuit précédente m'avait rendu l'homme de ma vie, mais immergée par la même occasion dans une situation des plus épineuses. Pour faire court, je travaille sous les ordres d'une certaine Louise Marie Legon qui se trouve être la sœur de Valentin-Alexandre Legon, homme d'une vingtaine d'années, particulièrement charmant, en phase d'hériter une somme d'argent assez colossale. La jeune française m'a chargé d'éliminer son frère pour toucher l'héritage auquel, elle n'a pas le droit elle même puisqu'il est destiné au dit Valentin-Alexandre, l'homme que j'aime. Certains pensent que j'ai tenté passablement de mettre fin à mes jours la nuits dernière en me jetant dans la tamise, pour faire taire ces abjectes rumeurs qui circulent à mon sujet je dirais simplement que la sensation de l'eau qui vous glace le sang et l'esprit est proprement grisante, une totale perte de contrôle frénétique suivie d'une imminente sensation de liberté, d'hallucinations foudroyantes par leur réalisme qui vous entraînent sans que vous n'en ayez la moindre conscience dans des profondeurs abyssales insoupçonnées. Aujourd'hui je me suis réveillée vivante au côtés de celui que j'aime et ça ne m'avance strictement à rien, la fin est si proche pour lui comme pour moi que le mot « vivante » de mes lèvres peut paraître considérablement risible. J'ai passé le reste de la nuit avec lui, m'avouant vaincue, profitant de moments volés, il était trop tard pour fuir maintenant. Cette vie allait m'aliéner et je ne savais plus sur qui reporter ma haine ni à quel monde j'appartenais. J'avais été formée pour être une tueuse à gages conditionnée et il avait fallu qu'il soit capable, lui qui était pourtant si faible en comparaison d'anéantir avec une puissance désarmante toute la violence dont j'étais par nature capable. J'aurais pu le haïr pour cela, pour tout ce qu'il remettait en cause. Alexander avait peut être raison, peut être valait il mieux en finir avec ce type, qu'il ne me trouble plus à l'avenir, mais j'avais l'intime conviction que sa mort ne m'aiderait pas, elle me plongerai dans un désespoir infernal auquel mon âme ne survivrait pas. J'aurais pu le blesser, par pure frustration, faire saigner sa perfection jusqu'à ce que j'en crève de douleur, le torturer pour qu'il cesse d'aimer le monstre que j'étais, décimer son innocence, me servir de lui, le détruire psychologiquement pour substituer au mal physique que j'étais incapable de lui faire.

Je ne supportais plus ses sourires, il fallait qu'il souffre avec moi, vivre à ses côtés et feindre d'être heureuse m'étais intolérable, mais pas moins que rester en marge de sa triste existence. Sa naïveté m'écœure. J'en ai la nausée. Sa sœur me répugne et lui sourire poliment est une épreuve. J'avais besoin d'être seule et Valentin malgré es réticences m'accorda une journée pour remettre de l'ordre dans mes affaires. Mon mutisme n'était pas pour l'arranger mais je n'avais pas d'explication plausibles à lui fournir, tout ce que j'pouvais lui apporter c'était la promesse inlassable de ne plus m'éloigner de lui, une promesse qui me destinait à l'enfer jusqu'à ce qu'il rende son dernier souffle. C'était l'asphyxie et j'étais désespérément seule. Dans mon affreuse déchéance, j'avais besoin d'un substantif, une aide extérieure que la drogue vous apporte sur un plateau d'argent en anéantissant avec une facilité déconcertante vos capacités cérébrales. La cocaïne rends fou certes, mais vous fait croire à tord peut être, que vous contrôlez la situation, que vous êtes intouchables et doté d'une puissance indéniable sur tout le reste allant jusqu'à vous persuader que même les lois essentielles de la natures sont incontournables. J'avais besoin d'un rail, juste un rail pour toucher l'inaccessible...

Dix heures du mat, j'ai réussi à le convaincre de me laisser partir chercher quelques affaires, je n'ai pas perdu de temps, j'ai appelé Alex, il m'a fourni ce que je voulais, essayant de me faire rester un peu pour que je lui parle, mais je ne voulais pas le voir lui non plus. Un rail plus tard, je commence à sentir les effets anesthésiants de la drogue sur ma perception de la réalité, je me sens forte, beaucoup plus forte voir euphorique. Je me retrouve. Je suis Alice, et je sais pertinemment que mon habilité au tir me permettrais aisément de descendre une bonne partie des gens qui se pavanent dans cette rue avant même qu'ils ne se rendent compte de ma présence. Je pourrais faire des tas de choses, puisqu'aujourd'hui je suis capable de tout. J'aime cette sensation, et la délivrance qu'elle impose. Je crois oublier Valentin, je sais que je l'aime, mais j'ai confiance, personne ne le touchera tant que je serais là. Qu'ils essayent, ils ne peuvent rien contre moi. Je marche sans savoir ou je vais, je vois un McDonald, devant lequel est garé une très jolie Porsche rouge. Je l'aurais bien empruntée à son propriétaire pour dévaler Oxford Street à une vitesse fulgurante. J'ai du y renoncer, j'avais envie d'une de ces foutues glaces dégueues au m&m's qu'on ne fait que chez McDo, allez savoir pourquoi. Y'avais peu de monde, il n'était que dix heures, mais un grand malade habillé griffé, en proie a une crise d'hystérie devant un serveur hébété qui exécutait ses ordres surpris, mais pas moins docile . J'avais de rompre cette routine infernale, de tirer un balle dans le mur, qu'on m'écoute et qu'on me serve cette putain de glace. Je me suis avancée avant de lancer d'une voix insolente...

« Si tu ne sais plus comment dépenser ton fric, paye-moi un McFlurry. »

L'effet aurait été maximal si je l'avais menacé du petit couteau en argent que je gardais toujours sur moi, mais ce type était malade, et j'avais besoin de lui, autant ne pas l'effrayer. J'ai détourné un instant la tête en direction de la devanture du restaurant, derrière les vitres on pouvait nettement entrevoir le rouge clinquant de la berline qui devait probablement appartenir au type de devant.

« Elle est à toi la Porsche rouge ? »

Je pouvais paraître affreusement superficielle, mais ça m'étais égal, aujourd'hui je me fichais de tout, de ma souffrance, de la pluie, ou encore de l'odeur de friture qui régnait en maître dans le petit bâtiment.
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Edward H. Fitzalan-Howard
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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:25

Pulsations dans mes muscles. Incontrôlables. Ma carte de banque tournoie sous l’action de mes doigts, mon pied droit bat la mesure sans y penser, je touche à tout, tourne en rond, ma tête ne tient pas sur mon buste, comme si elle avait envie de larguer mon boulet de corps pour penser plus librement. Mes yeux sont les seuls éléments immobiles dans ce chaos corporel. Je fixe la nouvelle arrivante, cette gamine irrespectueuse, insolente.
Encore une fois, chose étrange dans mon espèce de matinée euphorique, je sens la colère pointer le bout de son nez. Mes doigts se crispent sur la carte Platinium. Comment ose-t-elle me parler sur ce ton, à moi, Edward Henry Thomas Fitzalan-Howard ? Je ne suis pas n’importe qui, bon sang ! Je suis un Fitzalan-Howard, lignée noble et célèbre depuis des siècles, pas un de ces vulgaires nouveaux riches qui pullulent dans la capitale. Je lui interdis de…Pourquoi ? Je ne comprends pas. Je ne sais pas pourquoi j’ai soudain tant de colère dans les veines. Inexplicable. C’est comme si je n’attendais que ça, la première occasion pour me jeter sur quelqu’un, faire éclater une colère excessive. Le fil de mes pensées se tord, m’échappe, j’avance d’un pas, prêt à… tout.

Vide. Recommencement.
La haine retombe, mon sourire contamine mes yeux, mes muscles se détendent pour repartir de plus belle dans leur frénésie.

« - Oui, elle est à moi. Nouvelle acquisition de cette matinée, apparemment. Il fait humide aujourd’hui. Tu veux l’essayer ? Tu pourras rabaisser le toit ouvrant, si tu le désires. Je prendrais bien un milk-shake. »

Si mon discours peut sembler décousu, je m’en rends à peine compte. Il m’est difficile de restituer toutes les pensées qui me traversent l’esprit, mes lèvres ne bougent pas assez vite, les sons me semblent traînants, maladroits. Cependant, si cette fille est incapable de comprendre ce que je lui raconte, et bien tant pis pour elle, elle aura sa glace, mais pas la voiture. Comment ? Lui donner ma Porsche ? Juste l’essayer. Mais, le rouge, c’est plutôt féminin comme couleur, non ? C’est trop voyant, il me faut une voiture noire. Je ne sais pas où se trouvent les concessionnaires automobiles, mais j’ai envie de faire flamber mon compte en banque. Pour l’instant, je me contente simplement de payer un Happy Meal, un Mcflurry et un milk-shake vanille. Chaque chose en son temps.
Je m’assois sur le comptoir, sirote une compote de pommes naturellement chimique. Il est bien, ce Fred, il pense à ma santé. La glace est à côté de moi. Je me demande un instant combien de personnes sur Terre sont capables d’avaler ça. Hm… Beaucoup, j‘imagine.

« - Et bien, viens chercher ta glace, ma belle, elle va finir par fondre. »

Je balance mes jambes dans le vide et déballe mon cadeau surprise, sans trop me préoccuper de ce qui m’entoure, après avoir glissé ma carte de banque dans ma poche arrière. L’instant d’après, je brandis l’objet devant moi, Une figurine de Maître Yoda. Nul. Je voulais le sabre laser, le genre d'objet qui fait rêver tout gamin, mais que mon paternel échangeait contre un bouquin de six cent pages. Mauvais souvenirs. Je fais une grimace, lâche l’objet en plastique qui s’écrase lamentablement sur le sol et j’entame la dégustation des frites trop salées de mon menu. Ah, misère…
Mon regard s’égare vers la porte d’entrée, où la fenêtre offre une vue imprenable sur ma voiture, les bâtiments défraîchis aux alentours et le ciel gris cendre. Le pavé change lentement de couleur, s’obscurcit, point par point. La drache ne va pas tarder. Et dire que j’ai laissé le toit ouvrant.

« - Si tu veux jouer, tu ferais mieux de te dépêcher. »

Tintement de métal. La clé et son porte-clé voltigent, en direction de la demoiselle. Rien à voir avec un acte de générosité : je compte sur elle pour protéger ma voiture de l'humidité en courant à ma place, sans pour autant la laisser partir aussi facilement. J'ai envie de m'amuser un peu, et le McDonald propose un champ d'actions fort limité.
Oui, de gré ou de force, je collerai mes pas aux siens.


Dernière édition par Edward H. Fitzalan-Howard le Mer 17 Mar - 18:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:28

L'essayer ? C'est précisément ce que je désire, il ne pouvait pas tomber plus juste. Je laisse un rictus se former sur mes lèvres lorsqu'il mentionne qu'il s'agit de son acquisition de la matinée. Belle acquisition en effet, c'est indéniable. Le type semble nous regarder d'une drôle de façon et pour cause, l'aristocrate à la Porsche rouge vient de s'installer confortablement sur la comptoir. Personne n'ose réellement le contrarier, sûrement la couleur de sa carte bancaire. La folie a ce quelque chose de terriblement esthétique. Je l'admire en souriant jusqu'à ce qu'il s'adresse à moi. Je hausse un sourcil avant de sourire et de m'adosser moi même contre le comptoir avec provocation. C'est tout à fait ce dont j'ai besoin, d'un peu de folie, échappatoire aux desseins funestes qui se forment autour de la vie parfaite que je pouvais mener il y a encore quelques jours. J'hésite, céder à sa proposition est assez tentant en somme, et il n'a pas l'air de plaisanter. La glace est servie assez rapidement je m'en saisis mélangeant avec un certain plaisir cette sorte de mélasse comestible. C'est gratuit autant en profiter.

« Difficile de refuser, mais tu devrais conduire histoire d'être sur qu'elle te reviendra en parfait état. Après si tu préfères les frites réchauffées à l'adrénaline, c'est juste une affaire de goût.»

Je souris, une nouvelle fois. On pouvait être cinglé, mais pas au point de me prêter une voiture de luxe, les deux n'étaient absolument pas compatibles. Je possède encore tout les points de mon faux permis, il faut que ça dure, au moins un an, si ce n'est plus...Valentin, foutu mec qui me retiendra à Londres jusqu'à son enterrement, c'est affreusement cynique dit comme ça, et on pourrait croire que je me contrefiche de son existence...si c'était seulement le cas. J'ai étrangement envie d'une cigarette ou d'un bout de zan un truc aux vertus déstressantes pour m'faire oublier que je pense à un type à l'espérance de vie plus que limitée. Enfer et damnation, il faut que j'oublie, la drogue sert à ça, l'adrénaline aussi. Il me balance ses clés, je les choppe admirablement bien, il faut dire que j'ai des réflexe, et pour la petite anecdote, ayant un porte clé en porcelaine, j'ai plutôt intérêt à maîtriser ce genre de choses. J'ai l'opportunité de filer à l'anglaise avec une Porsche rouge au prix exorbitant mais je me contente de jouer avec les clés. Non, il n'y a rien d'amusant si il ne vient pas. Je veux qu'il vienne et qu'il lâche ces foutues frites. Je tourne la tête en direction de la berline garée devant le McDonald puis me saisis de la manche du jeune garçon. Le climat Londonien est connu pour être instable, mais je m'en fou. J'aime le pluie et les réminiscences qu'elle m'inspire. Je souris excitée à l'idée avant de l'entraîner à l'extérieur, les nourriture malsaine attendra la folie entraine une attraction plus douce. Je lui rends ses clés et lui souris, un éclat de malice dans le regard.

« Je te l'ai dis, c'est toi qui conduit, et j'nai pas peur de la flotte. Tu crains pas que ça fiche en l'air ta coiffure hein ? Ça serait décevant. »

On y est presque. Je touche au but, si il est aussi dingue qu'il y paraît, il m'offrira l'un des pur moment de bonheur de ma vie. Je tremble. Je veux qu'il se montre à la hauteur. Il faut qu'il soit fou, qu'il m'entraîne avec lui. C'est ma dernière chance pour perdre le contrôle. Il n'imagine pas à quel point je peux en avoir besoin, mais si il est là ce n'est pas par hasard, il y a un sens à tout cela. Je le sais. La vitesse et l'adrénaline affranchira d'elle même mes craintes, et mes angoisses, je ne penserai à rien, je le veux maintenant. Je me met face à lui une lueur de folie et de défi dans le regard.

« Sois dingue. »

Oui, sois le, et impressionnes moi.
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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:32

Elle a mon trousseau dans ses mains. À elle de choisir, désormais. Je l’observe, visage penché et sourire amusé aux lèvres. J’aurais presque aimé la voir partir à toutes jambes, heureuse d’être la nouvelle propriétaire d’une voiture au prix tout simplement exorbitant. Je m’imaginais déjà lui courir après, ou juste lui faire un au revoir de la main, une frite coincée entre index et majeur. Ce ne sont que des suppositions. En vérité, je ne sais pas comment j’aurai réagi. Je suis du genre imprévisible. Surtout pour moi.
Inutile de m’aventurer dans mon imaginaire. Mélodie métallique, elle joue avec mes clés. Allez, ma belle, n’aie pas peur de griffer la carrosserie et lance-toi. Je ne suis pas à ça près. Les vendeurs me baisent les pieds à chacun de mes passages. Je délaisse la nourriture immonde, ce qui ne m’a pas empêché de la grignoter. J’attends un signe ; il ne tarde pas. Elle m’attrape par la manche, m’entraîne avec elle. Parfait.
Nous sortons du bâtiment. L’odeur de rance disparaît, fait place à celle de l’asphalte mouillée. La pluie s’intensifie, mais elle encore trop faible que pour m’effrayer. Les gouttes d’eau atteignent ma peau, y ruissellent. Je ferme les yeux, juste un instant. La morsure du froid me fait un bien fou. Comme si je n’étais pas déjà assez réveillé comme ça. J’ai conscience de tout, une merveilleuse seconde qui s'étire à l'infini. Le sol qui vibre à la traversée du métro, le vent instable, le sel logé dans les gouttes de pluie, le sang qui bout dans mes veines, digne représentation de ce que je ressens. Toujours cette envie de bouger. Plus fort, plus vite. Je veux faire battre mon cœur à l’en exploser. Me libérer de mes chaînes. Tout me permettre, même si j’ai déjà accompli bien nombre de choses. Je devrais me sentir las, je ne lui suis pas, bien au contraire. Cette fille m’offre une merveilleuse distraction. Et je sens sa présence, juste à mes côtés, ténue et pourtant si forte. Ce n’est pas qu’une petite blonde passée par hasard. Je ne sais pas qui elle est. Je m’en fiche, son identité a bien moins d’importance que sa présence.

« - Un Fitzalan-Howard n’est jamais décoiffé. Une chance pour toi. »

Je serre le poing autour du trousseau de clé, indifférent à la douleur courant sur ma peau, et lui rends son sourire, dans mon élément. Étrange demoiselle, en vérité. Je ne peux m’empêcher de la fixer, retenant mon trop plein de familiarité et ma drague apparemment pas toujours efficace – du moins à dix heures du matin. Il ne faudrait pas la faire fuir, bien que je doute que si peu puisse l’inciter à partir. Elle me profère son dernier commandement et mon air ravi ne fait qu’amplifier.
Veux-tu vraiment que je sois dingue ? Je le suis déjà, aux dires de mes psychiatres, si nombreux que j’en ai perdu le compte, aux regards toujours plus durs de mon paternel, et à ceux indifférents, hypocrites ou effrayés des autres. La folie ne peut être que crainte. Elle m’amuse. D’autant plus que je n’ai ainsi plus à me poser de réelles questions. Il suffit de se laisser porter, rien de plus simple, gène que possèdent tous les fils de riches. Dans d’autres circonstances, cette constatation m’aurait déprimé, ou pire, mais pas aujourd’hui. Ma bonne humeur incompréhensible ne veut pas me lâcher.
Je m’arrache à ma contemplation, débarrasse la voiture de mes achats de la matinée et lui ouvre la portière en parfait gentleman. Quelques instants plus tard et je suis derrière le volant, serrant son cuir entre mes doigts. J’insère la clé, met une station de radio au hasard. La fin de Uprising tourne à pleins tubes. Mon pied frôle à peine la pédale d’accélération que la décapotable démarre. Aussi rapide que coûteuse.

Je prends les virages sans décélérer, grille les feux rouges, me repère rapidement dans la ville, tout cela avec une facilité déconcertante. Les pneus crissent, la pluie s’accroche à mon visage. Ma conduite est nerveuse, brusque. La pauvre regrette certainement sa petite balade. Lorsque le vent vous brûle la peau et les virages font tourner l’estomac, il est bien plus grisant d’être au volant. On s’y sent surpuissant, capable du meilleur comme du pire. Je pourrai freiner à l’instant, voler à travers le pare-brise, foncer dans un autre automobiliste, détruire la voiture et deux vies par la même occasion. Ça ne tient qu’à un fil. Mais je ne fais rien de tel. Je décide au contraire de m’occuper un peu plus de ma passagère. Certes, je ne lui dois rien, aucune faveur, elle m’a juste demandé d’être dingue, pas de l’amuser ; mais une idée vient juste de me traverser l’esprit, si ténue qu’elle aurait bien pu m’échapper.
Je lui jette un rapide coup d’œil, arrive à me faire entendre malgré le bruit du vent, du moteur et de la musique survoltée de dEUS.

« - J’ai toujours trouvé ennuyeux de n’être qu’un simple spectateur. Je préfère les défis à deux. Bien sûr, si tu ne t’en sens pas capable, je comprendrai. Porsche ou Mercedes, je te laisse le choix, je ne suis pas difficile. »

Nouveau virage, je sais où je suis. A la vue du quartier, des images plus précises me reviennent.
Je suis sorti ici la veille sans rentrer chez moi, me garant devant une boîte de nuit, traînant dans les rues voisines, abandonnant mon bijou pour atterrir dans celui-ci je ne sais encore comment. Deux voitures de choix. Bien sûr, si la course ne la tente pas, je trouverai bien autre chose. Ce serait juste dommage. Je n’ai encore jamais imité ces crétins suicidaires qui ne semblent apparaître que dans les mauvais films.
Mais il y a un début à tout.

« - T’inquiète, j’ai une bonne assurance. »
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Alice Legon

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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:33

Un simple regard dans sa direction me prouve que nous sommes sur la même longueur d'ondes. Il n'y a pas de fausse prétention ni même d'envie d'impressionner l'autre au préalable, juste un besoin imminent de vitesse et d'adrénaline que l'on remarque aisément dans nos gestes imprécis et non dépourvus de nervosité. Pour ma part la cocaïne me dicte des envies folles de vitesse et de souffles coupés, je veux sentir mon cœur s'adonner avec frénésie a battre chaque seconde plus fort encore, friser avec la folie et l'irréparable. Je sais que ce type ressent plus ou moins la même chose et cela bien même si nos histoires sont fondamentalement différentes. Il s'en fiche, moi aussi, nous sommes trop enlisés dans notre propre folie pour nous soucier mutuellement l'un de l'autre. Le ciel se déchire, il va pleuvoir d'une minute à l'autre, il n'est plus temps de se perdre d'avantage, il faut poursuivre une idée maintenant alors que déjà je ressent la bruine inonder légèrement mon visage. Peut m'importe, elle s'intensifiera ce n'est à n'en pas douter, mais ce n'est qu'un vulgaire détail, j'aime la pluie plus que n'importe qui d'autre. Je souris, cachant bien mal mon excitation. Nous ne perdons pas davantage de temps et il accepte le challenge visiblement enthousiaste. Je le suis et m'installe à son côté dans la Porsche rouge un peu trop clinquante que j'avais remarqué quelques minutes auparavant devant le fast-food. J'attache ma ceinture, mesure de sécurité quasi inutile pour ce que nous nous apprêtons à faire, je lui offre une confiance aveugle, que je pourrais tout aussi bien regretter, après tout je ne le connais pas. Tant pis...

« Les Fitzalan-Howard dépensent leur fortune en gel et spray coiffant ? » Ironisai-je avant de sourire.

Il allume la radio, la chance nous sourit, le titre qui passe ne manque pas d'énergie, loin de là, il s'agit même d'un groupe que j'affectionne grandement, Muse. Textes aux allégories parfaites de tout ce que je peux bien être en somme, musique au rythme effrénés entrecoupés de d'envolées lyriques prodigieuses, sensation d'élévation de vitesse. Vitesse. Il démarre, je sens mon cœur se soulever, c'est grisant. Ma respiration semble se couper, simple effet de propulsion qu'engendre une vitesse trop soudaine. Il double, il dépasse, il slalome, la signalisation ne semble plus avoir la moindre importance, les panneaux semblent flou, et mes yeux n'ont pas le temps de s'y attarder, je ne vois que la flèche du compteur tanguer passablement vers l'extrême. Je souris, le vent et la pluie se mêlent pour former quelque chose de profondément glacial, mais je m'en contrefiche. La morsure du froid se fait plus dense encore. La vitesse semble avoir atteint son paroxysme. Les virages sont prit de court et la moindre erreur de calcul pourrait nous coûter la vie, je me surprends un instant à avoir peur de mourir là tout de suite, et cette sensation offre un plaisir qui dépasse tout entendement. Je ferme les yeux et j'inspire. Il me parle je tourne la tête, le vent et la musique se mêlent à un point ou il devient difficile de l'entendre, mais je comprends l'essentiel, il me propose une sorte de course, j'acquiesce.

« Porsche. J'aime beaucoup le rouge de celle-ci, il a ce coté clinquant qui ne me déplait pas. »

L'expérience promettait d'être drôle à condition qu'on ne finisse pas tout les deux dans un commissariat de proximité, ce qui risquait fort d'arriver, jusque là nous avions eu beaucoup de chance, juste des regards surpris, mais pas de flics. J'ai mon flingue sur moi, mais ce ne me dis étrangement rien de jouer les Lara Croft londoniennes aujourd'hui. Je ne peux m'empêcher de rire à sa remarque sur l'assurance.

« Assurance qui ne te sera d'aucune utilité si l'un de nous se fait chopper par les flics. Autant te dire que non seulement l'amende sera salée et que tu payera la mienne, mais en plus de cela tu risque le retrait de permis et donc de ne plus pouvoir utiliser ce genre de bolide. Condamné à prendre les transports en communs ou à te payer un chauffeur, ça serait dommage pour un Fitzalan-Howard n'est-ce pas. »

Je le taquine mais dans le fond je n'ai pas tord, ce genre de petit jeu peut s'avérer dangereux, nous ne sommes pas à New York, siège de toutes les folies américaines, mais à Londres, une métropole British huppée. Si je pervertissais ce type pour mon plaisir personnel, je ne pouvais pas m'empêcher de m'en vouloir bien incapable de m'arrêter dans mes doux accès de folie passagère.
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Edward H. Fitzalan-Howard
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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:37

Je ralentis, en douceur. Vu la vitesse à laquelle je vais, je ne peux me permettre d’appuyer trop prestement mon pied sur la pédale du frein. À moins de vouloir briser mon corps ainsi que le pare-brise. Je ne me fatigue pas de la vitesse, au contraire, mais si je veux pouvoir retrouver ma Mercedes, autant être capable de voir ce qui m’entoure autrement que sous des formes floues, où les couleurs se confondent, se mélangent, pour en former de nouvelles.
Son rire fuse avant de s’envoler loin derrière nous. Je détourne mon regard de la route pour la regarder parler. Rien de dangereux, nous sommes presque revenus à la limite de vitesse autorisée. Je jette cependant de temps en temps des coups d’œil et de volant, tournant à gauche ou à droite, me rapprochant de notre arrêt. Provisoire, bien entendu, avant de reprendre de plus belle. Je hoche doucement la tête à ses paroles, ponctuant chacune de ses fins de phrases par un coup de menton. Son ton est plein d’ironie et d’humour, mais ça ne l’empêche pas d’être lucide quant à la probable fin de notre petit jeu. Ou presque. Car elle a beau savoir prononcer correctement mon nom de famille, elle ne semble pas saisir la portée de tous mes privilèges.
Je ne suis pas que riche, né une cuiller d'argent dans la bouche et bourré d'orgueil. Mon paternel est capable de mettre la pression sur n’importe qui et obtient tout ce qu’il désire – le chèque aidant, bien entendu. Pour lui, impensable que son fils ternisse encore plus son image. Il étouffera l’affaire, je garderai ma voiture. Ou plutôt « mes » - même si j’ai plus l’habitude de collectionner les filles que les bolides. L’affaire risquerait cependant de me faire voir encore plus régulièrement des sois disant spécialistes et que mon rancunier de géniteur me coupe les vivres quelques jours, voire semaines. La vision de son regard glacé et la simple idée de m’abstenir de restaurant me tire une grimace, mais je suis incapable de me départir de ma bonne humeur. Ni de calmer mes envies de vitesse.

« - Oh, mais je payerai tout ce que tu veux. Ne crains rien pour moi, ce n’est pas de sitôt qu’on touchera à l’intégrité d’un… Je t'offrirai un chauffeur, pour m’excuser d’un voyage en cellule doublé de ma future et écrasante victoire. »

Rire bref que je ne me reconnais pas. Je prends le dernier tournant.
Après avoir frôlé l’extrême, le compteur taquine les dizaines. J’ai l’impression de m’engluer dans l’air dont l’humidité semble avoir atteint son paroxysme. Mes vêtements ont cependant gardé un semblant de sécheresse, à se demander comment. Je passe ma main dans mes cheveux humides, repousse les mèches folles plaquées son mon front et ma nuque, sachant pertinemment que tout ébouriffage entraîne une certaine forme de coiffure. Je repense à la remarque de ma passagère sur le gel et cette fois-ci ris franchement.
La ruelle est bien moins animée qu’en soirée, elle en est méconnaissable. Je n’ai cependant aucun mal à repérer ma voiture, comme si j’avais l’habitude de venir ici. La tâche n’est pas très difficile quand on sait que je me suis garé juste devant la boîte de nuit. Un doux rayon de soleil ricoche sur le pare-brise de la Mercedes qui semble me faire un clin d’œil. Je braque vers la gauche et me range juste derrière elle.
Coupure du son. Plus de moteur, de musique. Juste le bruit des fines gouttes de pluie sur le capot, des battements de mon cœur semblables à des basses rythmées. Le moment arrive. J’ouvre la portière, me glisse hors de ma peut-être future ex-voiture. J’y laisse la blonde, la fixe à nouveau. Le rouge lui va à ravir. Avant d'aller rejoindre l’autre décapotable, je me penche vers elle, regard malicieux.

« - Toute course requiert un enjeu. Je mets la Porsche sur la table. Réfléchis bien à ce que tu vas certainement devoir abandonner. »

Lui laissant à peine le temps de répondre, je m’avance vers la Mercedes, retrouve les clés dans la poche de ma veste et déverrouille les portières. Comme j’ai toujours eu des goûts très stables, il s’agit encore d’une décapotable, à l’allure effilée, mais d’une couleur plus classique, un bleu sombre. J’entre, insère la clé, fais vrombir le moteur. Le capot descend – quitte à être mouillé, autant y aller à fond – tandis qu’un vieil album de Ghinzu tourne encore dans le lecteur. Encore une fois, il est parfaitement adapté à la situation. Mes sens sont exacerbés au maximum, prêts à servir, peut-être à me tromper. L’adrénaline coule à flot dans mes veines. Le rythme soutenu de la musique me donne envie d’appuyer sur la pédale d’accélération de toutes mes forces. Ce que je fais.
Démarrage sonore. Je quitte ma place d’un coup de volant, me retrouve au milieu de la rue après un dérapage maîtrisé. Je fouille dans la boîte à gant, m’empare d’une paire de lunettes de soleil. La luminosité – qui de toute façon va s’accroître – ne pose pas de problème ; après tout, certains en mettent même la nuit. Coup de klaxon, je lui souris. Je me sens vivant, immensément vivant.

« - Rendez-vous devant les portes du Zoo. Ne me pose pas de lapin. »

J’ai dit le premier lieu qui me soit venu à l’esprit et trace mentalement l’itinéraire. J’habite à Londres depuis plus de quatre ans et me débrouille pas trop mal en ce qui concerne la conduite. Je suis donc plutôt confiant, surtout que j'ai une folle envie de savoir ce qu'elle serait capable de me céder comme prix de victoire. Mais j'espère que la partie sera serrée. Ce serait décevant qu’elle soit comme toutes ces anorexiques incapables de jongler avec les pédales à cause de leurs hauts talons. Cependant, je sens qu’elle ne me décevra pas. Je suis impatient de partir, et le bruit du moteur s’en fait ressentir.
Je la fixe, attends le départ.
Du bout des lèvres, j'énonce un compte à rebours.
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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:39

Écrasante victoire hein ? C'est ce qu'on va voir tiens. Il à l'air tellement sûr de lui que s'en est amusant. Je suis loin d'être mauvaise à ce jeu là, des réflexes en béton et quelques courses poursuite à mon actif, je suis loin du stéréotype de la femme incapable de faire un créneau, mieux je suis une amatrice de sensations fortes plutôt douée pour la conduite sportive. J'ai là en revanche un adversaire de taille, mais friqué et capable de payer mon amende, une chance. Le voyage en cellule en revanche lui n'a rien de terriblement réjouissant ainsi je j'éviterai les flics du mieux que je le peux au volant d'une voiture aussi clinquante. En peste innommable que je suis, je n'hésiterai pas non plus à le dénoncer, mon séjour en cellule, je ne veux pas le passer seule, on me comprends, après tout cette idée de course n'est pas la mienne, il est logique que l'instigateur de cette poursuite infernale soit écroué au même titre que la blonde niaise qui a accepté sans se poser la moindre question éthique. Je ris amusée par l'idée, loin de prêter attention aux conséquences gravissimes que pourraient avoir cette arrestation sur ma vie de couple si Valentin venait à l'apprendre. Aujourd'hui Monsieur part en Ecosse pour un shooting ou pour goûter toute sorte de Whisky je n'en sais rien, peut être qu'il essaye des tenues traditionnelles à l'heure qu'il est... Jupette et cornemuse, je vois ça d'ici. Toujours est-il que je ne préfère grandement pas imaginer sa tête en me découvrant au volant d'une Porsche rouge appartenant à un mec que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam et que je m'évertuerai prochainement à poursuivre à une allure qui frôle l'indécence.

« Saches que je n'hésiterais pas à te dénoncer, il est hors de question que je passe la nuit en taule pendant que tu sirotera tranquillement ton champagne rosé, Mister Fitzalan-Howard »

Je répète son nom une moue amusée sur les lèvres, l'accentuant de façon peut être un peu moqueuse. Il n'a de cesse que s'en vanter il ne s'offusquera pas pour si peu, et puis comment voulait il que je l'appelle, il était beaucoup plus préoccupé par la renommée de son nom de famille que par son prénom.
Il sors de la voiture avec élégance et je me glisse au volant faisant claquer mes ongles sur le volant de la berline que je compte bien pousser dans ses limites les plus extrêmes. Il s'adosse ensuite contre la portière me promulguant ses derniers avertissements. Il parle alors d'enjeux et de me céder la Porsche, ces riches n'ont vraiment aucune conscience de la valeur de l'argent, mais je ne peux qu'en rire. Tout ce que je pourrais lui céder n'aurait rien à envier à la carrosserie flambant neuve de la Porsche rouge, mais pourquoi réfléchir maintenant, je n'ai pas encore perdu loin de là et puis je ne compte pas le laisser gagner.

« T'en fait pas, il faudrait déjà que tu gagnes pour ça, et laisse moi te dire que ce n'est pas gagné d'avance. »

Un éclair de malice vient illuminer mon regard, il s'éloigne d'une démarche assurée, le vent lui fait dos et vient ébouriffer passablement ses cheveux, lui qui disait ne jamais être décoiffé a trouvé plus fort que son gel coiffant, la vitesse. Il rejoint son nouveau bolide et s'y installe. Le démarrage n'est pas sans faire un maximum de bruit, si il voulait se montrer discret c'est plus que raté, qu'importe. Le zoo ? Parfait. Je ne suis pas londonienne depuis longtemps mais le petit gps installé dans la berline devrait pouvoir m'aider de ce coté là. Un rapide coup d'œil à la carte me montre le chemin le plus court pour y arriver. Pas tellement loin, et il faut emprunter de grand axes ce qui facilite considérablement la chose, pas d'embouteillages qui annihilerait considérablement le plaisir de la course, juste quelques slaloms dangereux. Je démarre juste après lui. Les virages s'enchaînent, je grille des feux, il est vrai que je me sens puissante, si j'avais ressentit une certaine adrénaline lorsque le jeune anglais avait pris possession du volant, celle que je ressens à ce moment même est infiniment plus forte. Seule la peur disparaît, je n'ai plus peur de mourir là maintenant tout de suite, je sais que je suis maître de la situation. Un coup d'oeil furtif dans le rétroviseur m'informe que je ne suis pas suivie, du moins pas par les flics, et c'est en soit un soulagement j'ai prévu un met surgelé des plus savoureux pour ce soir, et je ne veux pas louper le dernier épisode de la dernière saison de House. Depuis que Valentin est parti, je compense avec les séries télé et la coke, ca aide, et c'est bien mieux que de se jeter dans la tamise, ça m'évite une rhinopharyngite. La dépression me sied bien mal je suis loin d'être faite pour ça et c'est l'amour qui m'en rend victime, triste vie, triste fatalité contre laquelle on ne peux rien. J'ai besoin de folies, d'adrénaline, de chocolat et de pleins d'autres substantif à cette douce drogue terrassante qu'on nomme amour. Le zoo n'est plus très loin si j'en croit la carte que m'offre le GPS. Un détail vient cependant m'arracher à mes cogitations. Lunettes noires, voiture de luxe et vitesse effréné, le petit noble amateur d'adrénaline est juste devant moi, affront. J'accélère pour le dépasser et me colle contre sa voiture. Un petit sourire au lèvres je le double. Comme si perdre avait ne serais-ce que la moindre importance. Je ne sais plus ce que je cherche, je ne ressens que le vent fouetter mon visage et les joies de la vitesse disparaître lentement à travers la bruine légère qui s'estompe.

La pression retombe, je ralentis, sans savoir pourquoi. Le vide reprends ses droits, je ne ressens plus rien. La musique se tait, ou alors je ne suis plus capable de l'entendre. Je roule à une vitesse décente, laissant le jeune Fitzalan-Howard prendre une avance considérable qui me vaudra une défaite à coup sûr. La seule attraction qui pourrait n'avoir qu'un semblant d'intérêt serait la mort elle même. Le zoo est proche il est déjà là, je me gare pas loin de l'entrée et je coupe le moteur. Je respire avant de descendre un sourire bienveillant sur le visage. Je me suis approché de lui pour lui rendre ses clés.

« T'as gagné de le droit de repartir avec ta voiture, et j'ai réfléchis à ce que je pourrais te laisser, et je me suis dit que mon nom serait bien suffisant. Moi c'est Alice. »

En vérité je n'ai absolument rien à lui offrir, je ne suis pas particulièrement accroc au délires matérialiste et je crois bien que l'objet en ma possession qui ait le plus de valeur est cette robe de soirée que William Norrington m'avait offerte. Je vois bien mal le jeune conducteur de berline en faire quoi que ce soit qui ne serai pas pour le coup très étrange avec ce bout de tissu hors de prix à part bien sur l'offrir à l'une de ses petites amies. Un bruit de sirène se fait entendre tandis que qu'une quantité de voiture de police encercle déjà la mercedes.
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Edward H. Fitzalan-Howard
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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:43

En un mot. Vitesse. J’ai l’impression que mon cœur va se décrocher de ma poitrine. Arrêt cardiaque. Un merveilleux instant, je crois que mon corps me lâche. Pas de souffrance. Le vide absolu. Une non-sensation pourtant terriblement jouissive. Ma peau est glacée du vent qui la fouette sans pitié. Elle me brûle. Mon pied est appuyé au maximum sur la pédale d’accélération. Je ne porte pas de ceinture. Un moment d’inattention, et tout pourrait s’arrêter. En un clignement d’yeux, je m’enfoncerais dans la mort. Le compteur va exploser. Ça me fait rire.

Mes pensées étaient trop lentes, je les ai abandonnées.
Elles reviennent. J’ouvre les yeux. Me voici sur la grand-route. J’évite toutes ces voitures qui se traînent sans même devoir y réfléchir. Mon corps a pris le contrôle, il fait tout à ma place. Je n’ai qu’à observer, fasciné. Je suis incapable de lire les panneaux indicateurs, ils sont flous, déformés par ma célérité. Je devine cependant où je me trouve, et sais que je ne suis pas loin du but. Je vais gagner. Dommage, j’avais justement une voiture en trop.
J’ai peut-être parlé trop vite. Le bruit moteur et le vent emplissent à tel point mes oreilles que je n’ai pas entendu le son du défit. Le rouge clinquant de la Porsche - ma Porsche - attire mon regard. Elle est là, juste à côté de moi, et me dépasse. J’aperçois son sourire, il contamine mes lèvres. Je dois admettre qu’elle se débrouille plutôt bien, mais je ne la laisserai pas gagner aussi aisément. On klaxonne après moi, je ne m’en préoccupe pas et continue de slalomer pour la rattraper. Je lui colle au train, attends le bon moment pour la doubler.
Mais soudain, elle ralentit. J’en profite pour passer en tête, néanmoins étonné par ce brusque changement d’attitude. Sa chevelure blonde emplit un instant dans mon champ de vision avant de disparaître au loin. L’enjeu s’est envolé, la partie est finie, et la course désormais beaucoup moins drôle. Mon pied se détache imperceptiblement de la pédale. De toute façon, je suis arrivé à destination et ma victoire ne fait aucun doute. Je me gare devant les portes du Zoo, coupe le moteur d’un tour de main et sors de la voiture, attendant que la demoiselle arrive. Je ne peux m’empêcher de m’empoisonner les poumons en allumant une cigarette. De toute façon, si je continue comme ça, je ne vivrai pas assez vieux que pour avoir un quelconque problème de santé.
La voici qui arrive. J’inspire une dernière bouffée de nicotine avant d’écraser mon mégot sous mes Weston. Elle sourit, me rend mes clés et m’offre ma récompense. Un nom. Pas grand-chose, certes, mais je m’en contente. Peu sont ceux qui peuvent offrir une voiture à la première personne venue, j’en suis conscient. Un sourire vient percer sur mon visage. Il n’est même pas onze heure et je n’ai pas arrêté de hausser le recoin de mes lèvres. Bonne journée.

« - Enchanté, Alice. Belle sonorité. Quant à moi, bien que j’ai plutôt l’habitude qu’on m’appelle Monsieur, ou Monsieur Fitzalan-Howard, ou mon… Je m’égare. Tu peux m’appeler Edward. Je n'accorde pas cette faveur à tout le monde. Fais-toi plaisir. »

J’avance la main vers elle. Je ne sais pas, pour la lui serrer, ou peut-être pour attraper une de ses mèches dorées, je n’ai pas encore choisi. La décision ne sera cependant pas à prendre. Un son de sirènes de police se fait entendre, interrompant mon geste. Douce musique de gyrophares qui me casse littéralement les oreilles. Les voitures grondent, nous encerclent. Allons bon, que fichent-ils ici ?
Comme dans les films, ils se garent en un crissement sonore, sortent de leurs voitures en trombe, ne prennent même pas le temps de claquer leurs portières, et nous toisent, menaçants, la main caressant la crosse de leur arme. J’hausse légèrement les sourcils, étonné d’une si brusque arrivée alors que je ne les avais même pas remarqués, mais ne m’inquiète pas outre mesure. Je reste simplement là, appuyé sur le capot de ma Mercedes, les observant comme s’ils n’étaient qu’une vulgaire attraction. Comme si ce n’était pas moi, celui qu’ils allaient arrêter. Mains dans les poches, je leur lance un sourire mi-moqueur mi-charmeur.

« - Bonjour braves gens. Détendez-vous. Je crois que vous poursuivez la mauvaise personne.
- Placez-vous face à la voiture, mains sur le capot. »


Hum. Apparemment, les flics n’ont pas d’humour. Je les regarde un à un. En vérité, ils ont l’air tout simplement furieux et fatigués. Sans doute ont-ils autre chose à faire que de poursuivre un petit aristocrate qui a décidé de s’octroyer un… loisir. Loisir comme un autre. Je ne vais quand même pas faire un tour en cellule pour si peu. Je n’ai pas très envie de leur obéir, qu’ils me passent les menottes et m’emmènent au poste, comme un vulgaire délinquant. Cependant, je suis conscient qu’ils ne me laisseront pas partir à la simple écoute de mon nom de famille, bien qu’ils le connaissent, sans aucun doute. Enfin soit. Je m’exécute donc, leur tournant le dos, posant mes deux mains à plat sur la carrosserie trempée de la décapotable, sans pour autant me départir de ma bonne humeur.
Sensation de mains sur ma taille. Je serre des dents. Ça, je ne suis pas en mesure de le supporter. J’ai juste roulé un peu trop vite, pas braqué une banque, tout de même. Je lève les yeux au ciel et pousse un soupir agacé pour regarder l’homme en uniforme de haut. Je lui parle avec humeur.

« - Si vous voulez les clés, elles sont encore sur le contact. Et non, je n’ai sur moi ni drogue, ni arme. Nous avons dépassé la limite de vitesse, nous ne sommes ni des dealers, ni des tueurs en série. Bien. Et je vous défends de fouiller mon amie. Franchement, semble-t-elle dangereuse ? »

Il ouvre la bouche pour répondre – sans doute que c’est la procédure – mais je ne lui en laisse pas le temps. Je ne suis pas du genre à me laisser faire, même s'il est vrai que je ferais parfois mieux de me taire. J’aime cependant trop parler. Ne me demandez plus pourquoi je fais des études de droit. Je sais défendre ma cause. Je lève donc la main pour l’inciter à se taire. Il est amusant de voir qu’il s’exécute directement alors que c’est moi qui suis sensé lui obéir. Instinct de survie, sans doute. Il ressemble étrangement à un poisson entrain de s’étouffer, à hésiter entre me contredire et rester muet.

« - Henry Miles Fitzalan-Howard, vous connaissez ? Bien. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il exerce une influence considérable et paye les meilleurs avocats du pays. Alors, évitons les frais de procédures et pertes de temps. Vous devriez faire demi-tour.. »

J’arrête là mon discours. J’ai dit tout ce qu’il y avait à savoir. Si cet homme a un tant soit peu de jugeote, il écoutera mon conseil. Ce n’est pas la première fois qu’on m’arrête, ni la dernière, mais jamais je n’ai subi de conséquences. Mon sang bleu me rend intouchable. Ce dont je profite pleinement.
Il hésite, désormais, le pauvre. Il est aisé d’influencer les petites gens. Je ne peux m’empêcher de sourire. Pour une fois, mon géniteur ne sera au courant de rien, et tout ça grâce à lui. Je penche la tête sur le côté, sûr de ma victoire. Mais un autre policier s’avance. Ou plutôt une policière. Mignonne. Son visage me dit vaguement quelque chose. Elle me toise avec une lueur de défit dans les yeux.

« - C’est la procédure. »

Merde.
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Alice Legon

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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:45

Je le laissais savourer sa victoire, après tout il avait gagné, du moins, c'est ce qu'on aurait pu dire, si les flics ne s'étaient pas mis à nous encercler la minute suivante. Je n'avais jamais aimé cette petite milice de rue, qui bridaient les excès avec leur répression incessante. Faisant partie d'une organisation plus qu'illégale, j'avais appris à me jouer d'eux, plus que de raison, un hobby à part entière en quelque sorte, hobby qui n'était pas praticable à Londres, ou j'avais besoin d'une identité fixe. Une vague de stress m'assaillit avec son lots de questions inhérentes. Il ne fallait pas que je me compromette pour quelque chose d'aussi idiot. Je n'avais pas d'identité officielle, et des armes et de la drogue sur moi. Je devais cependant feindre la décontraction c'était après mon jeune acolyte qu'il en avaient, du moins je l'esperais. Je laissais un petit sourire amusé dissimuler mes craintes, visiblement Mister Fitzalan-Howard, n'avait pas d'ennuis avec la police pour la première fois, et c'était dans le regard de la jeune policière qui s'était avancée dans le cercle, qu'on pouvait clairement entrevoir la relation de longue date qu'il entretenaient tout les deux. Haine, provocation, moquerie, il y avait fort à parier qu'il n'avaient pas partagé qu'une paire de menottes pour se détester à ce point. Le plus à plaindre en revanche, c'était Edward, dans ce cas présent. Les mains sur le capot de la voiture, dans une très mauvaise posture, il allait probablement écoper d'une belle amende et d'un retrait de permis. Je ne bougeais pas, ni ne parlais l'observant provoquer les forces de l'ordre avec tout le faste qu'inspirait sa classe sociale.

Mauvaise idée que de faire ma maligne dans un instant, pareil, ca aurait pu être aussi amusant pour moi que pour Edward, mais il valait mieux m'abstenir, de placer là quelques petites remarques moqueuses qui éveilleraient l'attention des flics sur moi. Si j'en croyais leurs regards tous tournés vers le jeune britannique, je n'existais pas. « Capturer » un Fitzalan-Howard, avait sûrement beaucoup plus d'intérêt que de fouiller une petite blonde aux airs de cruche, tant mieux. James Bond s'était fait arrêter et la fausse James Bond girl attendait là les bras croisés qu'ils se décident à embarquer le grand gagnant de la course au poste, quel fabuleux tableau, j'aurais pu en rire, discrètement, si je n'avais pas risqué dans cette course, de mettre en péril ma venue à Londres et tout ce qu'elle impliquait.

Bien sur j'étais déjà finie, et j'aurais pu partir maintenant, mais non, je restais là, car je savais que désormais ma place était auprès de celui que j'aimais, quoi qu'il advienne. Une triste résolution, prélude avant la fin qui serait tout à fait inévitable, en attendant je voulais vivre un peu, je n'avais plus tellement de temps à perdre, une vie fichue à vingt et un ans, c'est profondément dramatique, même si on s'y fait assez mine de rien. J'aurais pu déprimer là tout de suite, mais j'étais trop épuisée pour ça, et puis j'avais foutu dans la panade ce cher Edward...qui lui au comble de l'ironie semblait œuvrer pour qu'on ne me fouille pas. La policière savoure sa victoire sur Edward, elle n'en est que plus heureuse. Il est riche, influent, elle n'obtiendra rien d'autre que sa présence dans une cellule pour pas plus d'une soirée, son avocat le fera sortir à coup sur, si ce n'est pas son père qui s'en mêle d'après ce que j'en sais, elle en est sûrement consciente, mais ne résiste pas à l'envie d'exercer son pouvoir sur lui, même si c'est de courte durée. Je m'avance comme pour lui venir en aide, alors que je ne peux strictement rien faire, la policière qui menotte déjà mon nouvel ami, me stoppe dans mon élan d'un seul geste qu'elle joint à une phrase on ne peut plus claire.

-Eloignez vous mademoiselle, on l'emmène.

Je m'en veux terriblement, peut être parce que je suis la seule responsable de ce qui lui arrive, je l'ai entraîné dans ma folie, et docile(comme un chien ?), il m'a suivit s'adonnant à une course qui aurait pu non seulement lui coûter la vie, mais qui en plus de cela, lui valait des ennuis. Il semble cependant très calme, peut être un brin exaspéré, peut être à t-il l'habitude de ce genre de scène, je n'en sais rien. Je recule, sans mots dire, désappointée. Accompagné de la policière, il monte dans une des voitures garée à la sauvette devant le zoo, des têtes se tournent, des regard se braquent vers lui, puis il disparaît, et je me retrouve seule (comme une chienne?) devant les portes du zoo, Silence, je ris nerveusement. Manifestement, j'attire des ennuis à tout ceux qui me croisent. Je l'aimais bien, et j'imagine qu'il doit me haïr, à cet instant précis. Le vent se mêle à la pluie, et mon manque d'activité me glace le sang. Mon esprit s'évade, et une violente baisse de moral vient considérablement m'achever. Je n'ai pas envie de rentrer et pourtant je n'ai rien à faire ici, il est partit lui aussi, et je suis de nouveau seule (comme un chien) comme presque chaque jours, depuis qu'il s'est taillé en écosse, faire ses foutus shootings. Mon seul ami, si l'on puis dire, vient de prendre la fuite avec les forces de l'ordre, je ne connais que son nom, maigre information, qui ne m'aidera pas à le revoir, en admettant qu'il en ai la moindre envie. Je soupire, abattue, et coupable. Idiotement je me rend au commissariat après être passée chercher ma voiture qui n'est pas si loin, j'attends devant assise, les mains plaquée contre le volant. Je grille une clope, puis deux, puis trop, cela semble s'éterniser, mais les jours passent tous aussi lentement quoi que je fasse, alors attendre n'est pas plus dérangeant maintenant que devant un énième épisode de House, en rediffusion. Puis je finis par l'apercevoir, il sort, après avoir perdu sa journée en paperasses, il va sûrement appeler un chauffeur, et ma présence n'a sûrement aucune fichue utilité, mais j'ai comme le besoin de lui dire que je suis désolée, de le remercier peut être, non c'est plus égoiste que ça, j'ai besoin de sa présence, j'ai trop peur d'être seule. Mes muscles se tendent, je sors brusquement de la voiture et l'interpelle.

« Edward ! Attends ! »

Je m'avance vers lui presque en courant pour lui signaler ma présence, je suis garée sur le parking d'en face, et il aurait très bien pu ne pas me voir. Devant lui, un élan de culpabilité viens m'assaillir de nouveau, et j'en perds mes mots, mon arrogance, tout. Je ne sais pas comment s'est déroulée son après-midi, ni même dans quel état d'esprit il se trouve vis à vis de ma présence ici, je me lance dans une explication et me confond en excuses.

« Je, c'est ma faute tout ça, j'voulais pas que ca retombe sur toi, après tout c'est moi qui ait eu cette idée idiote ! Enfin je m'excuse, et j'me suis dit que si t'avais besoin d'un chauffeur pour rentrer chez toi, c'était le moins que je puisse faire. »

Mon monologue angoissé et rapide terminé, j'ose relever les yeux pour sonder l'expression de son visage.
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Edward H. Fitzalan-Howard
▌Eenzaam Hond •
Chien maniaco-dépressif, alcoolique et solitaire
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● Occupation: Noble dépravé à temps plein

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MessageSujet: Re: In The Morning • PV (Truc-much)   In The Morning • PV (Truc-much) EmptyMer 17 Mar - 18:49

La prison. Je mentirais en disant que je n’y ai jamais mis les pieds. Cependant, cela dure rarement bien longtemps. J’observe le petit commissariat avec un sourire narquois, et celui-ci ne fait que s'agrandir lorsque je croise le regard de la policière. Qu’espère-t-elle ? Elle ne me retiendra pas bien longtemps, et de toute façon, je serai libéré sans que mon casier judiciaire ne soit sali. Il est blanc comme neige, et il n’y a aucune raison pour que cela change. Mon père y veille, tout comme ses avocats. Je n’ai donc rien à craindre, si ce n’est l’ennui d’attendre qu’il s’intéresse à mon cas.
Je la suis docilement, elle m’enlève mes menottes et m’enferme. Elle a l’air si fier d’elle que c’en est presque risible. Arrêter un Fitzalan-Howard pour excès de vitesse, tu parles d’un exploit. J’évite de m’asseoir sur la banquette à l’aspect plus que douteux, préférant me coller aux barreaux, visage charmeur en prime, néanmoins bourré d’ironie. Si elle croit que je vais attendre comme un bon petit toutou qu’on me libère, elle se fourre le doigt dans l’œil. J’ai bien l’intention de lui pourrir son moment, parler sans m’arrêter, lui montrer que je suis plus amusé qu’agacé. À ce petit jeu-là, j’ai toujours été très fort. Elle n’a aucune chance. La fille en question me jette un regard moqueur avant de plonger dans la paperasse. Elle va vite déchanter. Le plaisir de me passer les menottes ne pèse pas bien lourd contre tous les papiers qu’elle va devoir remplir inutilement. Haha…

Je regrette la présence d’Alice, me dis que je me serai sans doute moins ennuyé avec elle à mes côtés. Il est amusant de constater que les flics l’ont laissée filer, alors qu’elle est sans doute aussi fautive que moi. Je les ai ébloui, par mon sang et mon compte en banque, à leur faire oublier la présence de la jolie blonde. Comme quoi arrêter un riche pour provoquer un scandale leur semble plus épanouissant que de passer les menottes à une vulgaire plébéienne. Tant mieux pour elle, je dois dire, et je ne lui en veux aucunement de m'avoir planté là. Cela fera moins de travail pour mon avocat. Il en a déjà tellement.
Je m’éclaircis la gorge, la policière est entrain de ranger mes effets personnels dans des sacs plastiques qu’elle étiquette. Je vois passer mes clés, mon iPhone, mon paquet de clopes. Elle daigne me regarder, je lui lance un sourire en coin des plus séduisants.

« - On a pas droit à une dernière volonté, en principe ? »

Je pianote sur une des barres de fer qui me retient prisonnier, puis pointe mon doigt sur le paquet de cigarettes encore présent sur le bureau face à ma cellule. La cigarette du condamné. Un de ses subordonnés étouffe un rire, elle fronce les sourcils.

« - Oui, à un coup de téléphone… en principe. »

Je confirme. Les flics n’ont vraiment pas d’humour. Dieu que cette journée va être longue.


Le temps peut passer aussi vite qu’un battement de cœur et il est tout aussi capable de ralentir excessivement. Les secondes deviennent des minutes, les minutes des heures. Après avoir appelé l’avocat, je n’avais pas grand-chose d’autre à faire que de regarder l’aiguille tourner, le tic-tac emplissant tout mon être, ricochant dans mon crâne, leitmotiv incessant qui allait finir par me rendre fou. De plus, la policière avait fini par prendre congé, me privant ainsi de ma seule distraction dans cette pièce nue et grise. J’avais essayé de penser à des choses agréables, ou du moins distrayantes. Rien en m’était venu à l’esprit. Mes pensées étaient pourtant tout aussi véloces que ce matin, mais n’allaient pas dans la direction que j’essayais de leur faire prendre. Je repensai à ma dernière conquête, cet air de piano jamais terminé, la bouteille de vodka qui trônait sur ma table de nuit. Je récitai un poème de Baudelaire dans la langue de Molière, tâchai de me remémorer mon cours d’éthique en gommant le décolleté du professeur. Et le temps passait.
Si lentement.
Je suis finalement sorti. Le vent frais qui me fouette le visage me fait un bien fou. Les gouttes d’humidité s’accrochent à ma peau, je savoure. Encore plus quand je revois le visage de la policière obligée de me laisser filer sans pouvoir salir mon casier. Un peu d’argent, quelques signatures, beaucoup de temps, et j’étais libre. Mais je sais que du temps, elle en a perdu plus que moi. À l’heure qu’il est, elle doit encore être entrain de se briser le poignet sur les formulaires.

Je fume la cigarette qui me faisait tant envie, et le froid éclaircit mes idées. Il faut que j’appelle un chauffeur, ma, ou plutôt mes voitures sont trop loin. Que vais-je faire de la Porsche, d’ailleurs ? Je pense que je l’aime bien. Après tout, pourquoi pas la garder. Hum… J’ai faim, j’ai passé l’après-midi en cellule. J’ai juste envie de manger quelque chose et rentrer chez moi. Je sens la fatigue qui pèse sur mes épaules, mais n’ai aucune envie de rejoindre mes cauchemars. Je m’apprête à composer un numéro de téléphone qu’une voix m’interpelle. Alice ?
Étonnant. Elle m’a donc attendu tout ce temps. Courageuse. Je range mon portable dans ma poche, la toise plus étonné qu’autre chose, et tire sur ma cigarette. Son visage semble rongé par la culpabilité, et je ne comprends pas pourquoi. Elle s’excuse tout en s’empêtrant dans ses mots avant d’enfin me regarder en face.
Un doux sourire perce mon visage, calme mais un peu perdu.

« - Pourquoi tu t’excuses ? Tu a certes eu envie de monter en voiture, mais je suis l’unique investigateur de la course. Et je dois te dire que je ne regrette rien ! »

J’éclate d’un rire sincère. Non, je ne regrette rien, même pas les heures passées en prison, encore moins la conduite complètement inconsciente que j’ai adoptée. Elle m’a aidé à entrer dans ma folie, et je ne peux que l’en remercier. Je reprends contenance, regarde ce qui semble être sa voiture.

« - … Une twingo ? Tu es sûre que ce n’est pas toi qui aie besoin d’un chauffeur ? Je peux te raccompagner, cela ne me pose aucun problème. Mais si tu te sens vraiment coupable, tu peux toujours m’acheter à manger, cela fait des heures que je rêve d’empoigner une fourchette. »


- END -
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